658 INFLUENCE DES SURFACES
il est évident que sa température et celle de la boule doivent
rester constantes.
Il n’en sera plus de même si vous présentez au thermo-
scope'un disque dont la température soit plus haute ou plus
basse que celle du milieu ; car alors le nombre de rayons calo
rifiques rayonnés ou réfléchis par ce disque en un temps donné
sera, dans le premier cas, plus grand, dans le second, moindre
que ce qui venait de la portion des parois qu’il cache. Ainsi,
en supposant que son influence calorifique s’exerce sur une
seule des boules du tliermoscope, l’autre étant préservée par
un écran opaque, tel qu’un papier doré, par exemple, la
boule qui voit le disque recevra de lui plus ou moins qu’elle
n’émet , et par conséquent sa température devra s’élever ou
s’abaisser , ce qui fera marcher l’index. L’effet sera d’autant
plus sensible , que la température du disque différera plus de
celle du thermoscope, et que la faculté rayonnante de sa sur
face sera plus énergique.
Le raisonnement sera encore pareil, si vous transmettez l’ac
tion calorifique par l’intermédiaire de l’appareil à miroirs métal
liques conjugués. Placez, par exemple, un thermomètre à boule
noircie au foyer d’un des miroirs, et lorsqu’il aura pris, ainsi
que les miroirs mêmes , la température de l’espace ; placez à
l’autre foyer un corps quelconque qui soit aussi à cette même
température. Le thermomètre ne bougera pas. En effet, quand
le passage était encore libre par l’autre foyer, il arrivait à
ce point, de tous les côtés de l’espace , un certain nombre
de rayons calorifiques qui, après s’y être croisés, tombaient
sur le second miroir, étaient réfléchis par lui vers le premier,
et de là se concentraient sur le thermomètre. Ces rayons
sont, à la vérité, interceptés par le corps opaque que vous
avez placé au foyer ; mais comme il est supposé à la même
température que l’espace, il envoie , tant par rayonnement
que par réflexion, un nombre de rayons exactement égal,
qui tombent de même sur le second miroir, vont de là au
premier, et se réfléchissent sur le thermomèti’e ; de sorte
que celui-ci n’éprouve, dans l’influence qui l’affecte, aucune