66'4 IWJFLÜEFCE DES SURFACES
nuit sereine où la rosée se dépose, force des corps secs et so
lides, suspendus en l’air, à se refroidir plus que ce fluide?
C’est, comme Ta ingénieusement découvert M. Weels, l’aspect
même du ciel serein. Car alors ces corps, rayonnant continuelle
ment, vers les régions étliérées , du calorique que rien ne leur
renvoie, leur température devrait s’abaisser par cette cause dans
une proportion énorme , si la perte qu’ils font n’était en partie
réparée par le contact même de l’air, ainsi que par le rayonne
ment et la communication des corps environnans. Mais ces
influences réparatrices ne suffisent pas toujours pour opérer
une compensation complète , surtout si le corps est d’une
nature très-rayonnante, s’il est exposé de toutes parts à
î’aspect d’un ciel libre, et isolé autant que possible de toute
communication avec d’autres corps moins disposés à se refroi
dir par le rayonnement. On conçoit ainsi pourquoi les métaux
se refroidissent peu ou point du tout dans ces circonstances ,
surtout s’ils sont polis , tandis que le refroidissement est très-
sensible pour le verre, et plus encore pour de petits tas de
paille sèche , de laine, de duvet, qui, par leur contexture fila
menteuse , étant très-mauvais conducteurs du calorique, comme
nous le verrons plus loin d’après l’expérience, s’isolent pour
ainsi dire eux-mêmes dans l’air, et ne réparent, presque que par
son contact, la perte de calorique qu’ils font en rayonnant vers
le ciel. On conçoit pourquoi ces corps surtout doivent conden
ser la vapeur aqueuse et se couvrir de rosée ; pourquoi la rosée
sera plus sensible en rase campagne que dans un lieu où l’on
ne découvre qu’une partie du ciel; pourquoi elle est presque
toujours nulle dans les villes ouïes maisons sont très-rappro-
cbées ; pourquoi la sérénité du ciel est nécessaire à ce que la
rosée se produise, les nuages qui en dérobent l’aspect ne se
laissant pas traverser par les rayons de calorique obscur émanés
des corps, et les leur renvoyant en partie. Toutes ces questions
et beaucoup d’autres se résolvent par la seule remarque de
M. Weels, qui découle si naturellement de la théorie du
rayonnement du calorique et de son équilibre par échange ,
qu’on a lieu de s’étonner qu’elle n’ait pas été faite plus tôt-