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PROPAGATION DE LA CHALEUR
CHAPITRE IV.
Lois de la propagation de la Chaleur dans les
Corps solides.
.Lorsqu’une barre métallique est plongée par un de ses bouts
dans un milieu plus chaud que l’air qui l’environne , par exem
ple , dans le feu d’une forge ou dans un métal en fusion , tout
le monde sait que la chaleur ne se transmet pas instantanément
à son autre extrémité; elle ne s’y fait sentir qu’après un temps
plus ou moins long , qui dépend de la nature et des dimen
sions de la barre. Essayons d’analyser cet effet.
Pour cela , considérons, iig. 65, une barre cylindrique in
définie AB , assez mince pour que tous les points d’une quel
conque de ses sections transversales puissent être censés avoir
à chaque instant une température commune ; et supposons le
bout A en contact avec une source constante de chaleur qui
agisse immédiatement sur lui seul, le reste de la barre étant
préservé de son rayonnement par des écrans polis. Ces dispo
sitions faites , la chaleur commencera à se propager progressi
vement de A vers B , à travers la matière de la barre ; et si l’on
distribue en diverses parties de sa longueur des thermomètres
dont la boule soit logée dans des trous percés dans le métal
même, et remplis de mercure, pour rendre le contact plus
intime, on verra ces thermomètres monter successivement, à
commencer par ceux qui sont les plus voisins de la source.
Pendant ce mouvement, considérons dans la barre trois élé—
mens cylindriques contigus, 'M , M, M' , assez minces pour
pouvoir être considérés comme de simples points. L’élément
intermédiaire M recevra à chaque instant de la chaleur de celui
qui le précède , et en communiquera à celui qui le suit. Ainsi,
en supposant les températures assez peu élevées pour que la
toi observée par Newton soit encore admissible, le thermo
mètre M devra, en vertu de cette seule cause, éprouver à la