686
CALORIQUE LATENT.
CHAPITRE Y.
De la capacité des Corps pour le Calorique.
Dans toutes les expériences que nous avons rapportées
jusqu’à présent, sur la propagation et la communication de la
chaleur, nous n’avons considéré que des accroissemens ou
des diminutions de température. Il faut maintenant chercher
à connaître quels rapports existent entre ces variations et les
quantités absolues de chaleur absorbées ou dégagées par les
corps. Cette recherche sera en effet particulièrement propre à
former les idées que nous devons avoir sur la nature du
principe qui produit la chaleur.
Le moyen le plus direct de découvrir ces rapports consiste
à faire refroidir un même corps, successivement de plusieurs
nombres de degrés connus, et d’employer le calorique qui s’en
dégage à produire un même effet toujours identique, dont la
répétition puisse lui servir de mesure. On a cet avantage dans
la fusion de la glace. Nous avons reconnu que la glace fondante
a une température fixe , et que toute la chaleur qu’on lui com
munique est uniquement employée à la fondre. Si donc on
enlève à chaque instant l’eau qui en résultent qu’on présente
incessamment à l’action du calorique une nouvelle quantité de
glace, l’effet sera toujours identiquement semblable à lui-même,
et une quantité double ou triple de glace fondue exigera évi
demment une Quantité double ou triple de chaleur; de sorte
qu’on évaluera la proportion de cette dernière , qu’on ne peut
voir, par la quantité de glace fondue qu’on peut peser. Il ne
reste plus qu’à réaliser cette conception ; tel est l’objet de
l’instrument que MM. Lavoisier et Laplaee ont imaginé et ont
appelé calorimètre.
Il est composé de deux vases métalliques semblables, A B C D,
A'B'C'D f , fig. 66, contenus l’un dans l’autre, et maintenus