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oppose, la vapeur s’échappe, et il n’y a point d’explosion à
craindre. Malgré cela , il est encore nécessaire que les parois
de la chaudière aient une certaine force ; car, lorsque la vapeur
se précipite dans le cylindre froid et s’y condense, cet effet
est si rapide, que la nouvelle vapeur qui se forme dans la chau
dière ne suffit pas toujours pour y suppléer instantanément.
Il se fait un moment de vide dans la chaudière ; et la pression
de l’atmosphère extérieure, n’étant plus contre-balancée, pour
rait la crever, si elle n’était pas suffisamment solide; c’est ce
qui est quelquefois arrivé.
D’après cet exposé, il semble qu’une fois que la machine est
en jeu, il n’y a jamais plus dans le piston et dans le corps de
pompe que le vide , ou de la pure vapeur. Mais il faut remar
quer que l’eau d’injection que l’on introduit contient aussi
de l’air combiné , qu’elle laisse échapper dans le corps de
pompe, parce qu’elle s’y trouve presque comme dans le vide ,
et, en outre, parce qu’elle s’y réchauffe considérablement par
la grande quantité de chaleur que la vapeur dégage en deve
nant liquide. Heureusement, cet air étant en petite quantité,
et contenu dans un petit espace, il est aisément chassé à tra
versia soupape S, par le premier choc de la vapeur que l’on y
introduit.
La disposition que nous venons de décrire n’est pas précisé
ment la première que l’on ait imaginée. Il paraît que , dans
l’origine, on avait seulement pensé à employer la vapeur comme
moteur; mais l’idée plus ingénieuse de condenser la vapeur par
le refroidissement, pour opérer le vide, ne remonte qu’à 169S,
et les Anglais l’attribuent au capitaine Savary, qui la publia
dans un traité intitulé : V Ami du Mineur. Mais l’application
qu’il en fit était fort imparfaite. Ce fut en iyo5 qu’un autre
Anglais , nommé Newcommen, lui donna la disposition que
nous avons décrite, et avec laquelle, sous le nom de machine
atmosphérique, elle fut long-temps et utilement employée.
Néanmoins , d’après les connaissances de physique et de mé
canique que nous possédons aujourd’hui, il est facile de juger
que cet appareil avait de nombreux défauts. C’en était un grand
d’abord que l’emploi nécessaire d’un ouvrier , et d’un ouvrier