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MACHINES A VAPEUR.
vapeur, et un kilogramme du meilleur charbon de terre n’en
donne jamais plus de 6 ; d’où l’on voit que la moitié à peu
près de la chaleur est perdue par le rayonnement et la com
munication de la chaudière aux corps environnans.
Quand on connaît la force élastique avec laquelle on tra
vaille à la surface du piston, il est facile d’évaluer la pression
totale qui en résulte ; mais , dans cette évaluation , il faut faire
entrer la tension de la vapeur qui reste sur l’autre surface,
quand le vide n’est pas parfait. Ordinairement on compare le
travail de la machine à celui que l’on obtiendrait d’un certain
nombre de chevaux d’une force moyenne, et l’on évalue sa
puissance d’après ce nombre. Par un grand, nombre, d’épreuves ,
de ce genre, MM. Watt et Boullon admettent qu’un cheval
d’une force moyenne, travaillant huit heures par jour, peut
en une heure élever à la hauteur d’un mètre un poids de
2b536o kilogrammes , ce qui fait environ 265 mètres cubes
d’eau. M. Smealhon n’évalue cette force qu’à iyo millim. ; et
M. Clément, plus bas encore, seulement à 100. Prenant donc
pour unité de force un mètre cube d’eau ainsi élevé d’un mètre,
nous dirons , dans le système d’évaluation de M. Watt, qu’un
cheval donne par heure 265 unités de force. Si une machine à
vapeur est capable d’élever par heure 2G5o mètres cubes d’eau à
la hauteur d’un mètre , ou , ce qui revient au même , 265 à la
hauteur de 10 mètres , ou 26,5 à la hauteur de 100 mètres, nous
dirons qu’elle a la force de 1 o chevaux. Il y a ainsi des machines
qui ont la force de 20, de 3o chevatix , etc. La plus forte que l’on
connaisse exister, à ce qu’011 assure, dans les mines de Cor
nouailles. Elle a une puissance de 1010 chevaux, et elle sert
à épuiser, par des pompes, une mine de 180 mètres de pro
fondeur. Il est clair que cette puissance est la seule chose à
évaluer; car on peut ensuite l’appliquer à élever de l’eau,
ou à faire tourner des bobines dans des filatures, ou à tel autre
usage des arts qui exige une force active. La transmission du
premier mouvement peut toujours se faire par des procédés
que la mécanique enseigne, et qu’il n’est point de mon ressort
d’exposer.