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Maraldi a étudié ce phénomène d’une manière qui le rend
indépendant de l’influence de la première ouverture par laquelle
les rayons sont introduits dans une chambre obscure ( Académie
des Sciences, 1725 ). Il a exposé des cylindres étroits et opaques
à la lumière directe du soleil, et il a observé à quelle distance
l’ombre portée par ces cylindres seterminait. D’aprèsla grandeur
du diamètre apparent du soleil, la longueur de l’ombre pure
serait égale à 110 diamètres du cylindre, si les x-ayons n’étaient
pas infléchis par ses bords. Maraldi l’a trouvée beaucoup
moindre, et d’aulant moindre, que les cylindres étaient plus
étroits, selon une progression très-rapide. En outre, ce qui
est l’emarquable, le raccourcissement était plus considéi’able
pour des sphères que pour des cylindres, à diamètre égal.
Mai'aldi répéta aussi dans la chambre obscure l’observation des
bandes intérieures qui se forment dans l’ombre d’une lame
étroite , et il en fixa les circonstances générales beaucoup mieux
que ne l’avait fait Grimaldi, qui s’était tout-à-fait trompé sur
leur disposition. Maraldi remarqua très-bien que la largeur
de la lame n’avait à cet égard d’autre influence que celle de
diminuer la divergence des franges, et il n’hésita pas à pro
noncer que l’on verrait ainsi des franges derrière des lames
d’une largeur quelconque, si l’on pouvait s’en éloigner assez.
Cette analogie est très-importante , en ce qu’elle montre qu’il
doit émaner de la sxirface des lames , ou du milieu qu’elles
limitent, un pouvoir qui plie la lumière jusque derrièi’e elles,
pour produire les fi'anges intérieures dont l’ombre de ces
lames est striée. Cette remarque est confii’mée par une autre
observation de Mai'aldi. Ayant placé l’une derrière l’autre
deux lames étroites, en croisant leurs directions, il trouva
que chacune d’elles formait encore ses franges intérieures sans
intei'ruption, comme si elle eût été exposée à la lumière directe.
Ces deux systèmes de fi’anges se croisaient et se pénétraient sans
s’interrompre ni se troubler mutuellement.
Il existe, dans les Savans étrangers de l’Académie des Sciences,
tome Y et YI, deux mémoires de Dutour, qui ajoutent quelque
chose à ces résultats. Ce physicien remarqua que les phéno
mènes de diffraction pi'oduits dans l’ombre d’un corps mince