THEORIE DES COULEURS
sous diverses obliquités (1). Je trouvai ainsi que sous l’inci
dence perpendiculaire, la lame réfléchissait le vert vif du troi
sième ordre , qui répond à une épaisseur (e) d’air égale à 25,2.
Mais en abaissant peu à peu l’œil, pour rendre les rayons
visuels plus obliques sur sa surface, elle passait au bleu, au
pourpre, et enfin à un rouge dont la teinte , d’abord un peu
sombre, s’éclaircissait de plus en plus sous les incidences ex
trêmes. La marche de ces teintes, comparée à la table de Newton,
me fit voir que ce dernier rouge devait être intermédiaire entre
le rouge ponceau et le rouge éclatant du second ordre, qui
répondent à des épaisseurs d’air exprimées par 19! et 18 f.
J’adopte comme moyenne l’épaisseur 19 , ce sera la valeur de
(e)' ; on aura donc d’abord
cos u ~ —p— , ce qui donne u =:4f 0 3' 5o"; sin «:=o,656g.
Or sin i étant 1 , l’équation en n et u donne
1
n rz= —— ; .
sin U YSJ (1 — sin u)
De là on tire
n = i,53oo » et par suite er=i6,43.
On voit que le rapport de réfraction du mica donné par ces
expériences, diffère peu de celui du crown-glass et de la chaux
sulfatée ; ce qui s’accorde avec les analogies que l’on peut tirer
de la nature de cette substance.
(1) Il ne faut faire cette expérience que lorsque le ciel est couvert de
nuages ; car la lumière réfléchie par une grande profondeur d’air, comme
il arrive quand le ciel est pur, reçoit dans cette inflexion même une mo
dification particulière qui la rend propre à produire des couleurs , quand
elle se réfléchit à la seconde surface des lames minces cristallisées. Mais
ces couleurs dépendent de l’action du mica comme cristal; car elles
changent de teinte quand 011 tourne la lame horizontalement dans son
plan 5 l’incidence des rayons restant la même ; au lieu que les couleurs
que nous examinons en ce moment, et qui sout produites par une lumière
naturelle, ne reçoivent dans cette épreuve aucun changement. D’ailleurs
elles se produisent à des épaisseurs incomparablement moindres que les
autres, comme nous le prouverons par la suite; et ce caractère , joint à
celui que nous avons donné tout-à-l’heure, suffira pour les distinguer.