RAPPEL DE L’ÉQUATION DES FORCES VIVES OU DE L’ÉNERGIE. T41
ajoutées, la chaleur sensible, la chaleur potentielle et l’énergie
purement élastique : nous en ferons une somme appelée simplement
énergie interne, à raison soit de ce fait qu’elle est cachée dans
les divers fragments du corps, et n’apparaît pas comme mouve
ment visible, soit du caractère qu’elle a d’être propre aux parti
cules, ou proportionnelle, dans chacune, au nombre des fragments
pareils la composant. Alors l’équation des forces vives, telle que
l’établit la deuxième Leçon, s’énoncera en disant que, dans le
corps considéré (supposé athermane et sans source intérieure de
chaleur), la somme de Vénergie actuelle du mouvement visible
et de l'énergie interne a pour variation, d'un instant à
l'autre, le travail, dans le mouvement visible, du poids du
corps et des pressions exercées sur sa surface, accru des flux
de chaleur entrés par cette surface.
248. Ce qu’est l’état élastique de la matière. — En général,
dans une particule matérielle soumise à des déformations percep
tibles qui changent d’une certaine manière sa figure visible, la
disposition intérieure des molécules n’est pas tout à fait, à un
moment donné quelconque du mouvement, ce qu’elle deviendrait
plus ou moins vite et resterait définitivement, si la déformation
visible s’arrêtait à ce moment donné; car les groupes moléculaires
de la particule se rangeraient alors, de la manière la plus simple
et la plus stable, dans l'emplacement total qui leur serait ainsi
assigné, et il leur faudrait un certain temps pour le faire. A une
même disposition relative des centres de gravité des groupes mo
léculaires de la particule, disposition suffisante pour définir la
configuration visible actuelle, correspondent donc, suivant la
manière dont celle-ci a été amenée, une infinité de configurations
internes ou invisibles, à éléments innombrables, dont une seule
est celle qui se produirait et subsisterait si le mouvement visible
était suspendu, et dont l’une ou l’autre, se réalisant à la suite de
tel ou tel enchaînement d’états visibles successifs, dépend non
d’un seul état visible, mais, directement, quoique à des degrés
divers, de l’infinité des états qui ont pu se succéder, en efiet,
dans un certain ordre. Autrement dit, se donner le mouvement
visible (mojen local) de la particule, ou les situations successives
de ses fragments sctisissables, ne suffit pas pour pouvoir, à chaque