2 2
HYPOTHÈSES ET CALCULS DE FOURIliR
clactibiliLé des roches, aux profondeurs de quelques myriamètres,
c’est-à-dire dans les parties inférieures de la croûte même, dont
l’épaisseur totale est très faible par rapport au rayon du noyau
sous-jacent inconnu, et dont, par suite, la courbure est insigni
fiante, comme nous venons de dire, sur les étendues de quelques
myriamètres (en longueur et largeur) que nous considérons.
A partir d’un certain moment, choisi comme origine des temps
les couches supérieures ou moins profondes auraient commencé à
se refroidir au-dessous de cette température u 0: par le fait du
rayonnement superficiel; et la croûte terrestre serait ainsi, dans
son graduel refroidissement, assimilable avec quelque approxima
tion à notre mur d’épaisseur indéfinie, pourvu d’une face plane
rayonnant vers un milieu à la température zéro.
170. Calculs de Fourier, prouvant l'extrême lenteur actuelle
du refroidissement. — On voit comment Fourier peut évaluer,
dans ces hypothèses, le progrès du refroidissement de la croûte
terrestre ( 1 ). Prenant comme terme de comparaison le fer poli,
pour lequel ses expériences lui avaient donné ~ = 7,5 (avec le
mètre pour unité de longueur), il a admis, comme résultat d’une
discussion dont il n’expose pas les détails, une valeur de h neuf
fois plus forte en moyenne chez les roches; ce qui lui donne, pour
la croûte terrestre, ~ — d; et, comme la dérivée ^ près de
la surface (à raison de i° G. par 3o"') est 7^* il en déduit, pour
i du
h dx
la valeur approximative
l’excédent actuel u ou u'
(34)
Fourier conclut de là que le refroidissement est très avancé
5 i
6 3o
u — - — = — de degré centigrade seulement ( 2 ).
ob
(') Extrait d'un Mémoire sur le refroidissement séculaire du globe ter
restre (Bulletin de la Société philomathique, avril 1820, ou OElivres, t. II,
p. 2 7 5 ).
( 2 ) Le lecteur se souviendra que u' et u n’expriment pas ici tout l’excédent
de température de la surface terrestre et des couches sous-jacentes sur les espaces
célestes, mais seulement ce qui subsiste de cet excédent quand on fait abstrac
tion de sa partie principale, due à la présence du Soleil.