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MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
on doit, ce me semble, se rallier sans réserves à P interprétation
soutenue par M. Cantor et qui est la première des deux que j’ai
exposées en 1876.
Avec le texte actuel du Thèétète, il est impossible d’admettre
la fixation de la langue mathématique dès l’époque de Platon ;
mais il y a lieu de se demander si ce texte est bien correct.
Des scrupules me sont venus à cet égard depuis longtemps
déjà, et ils se sont fortifiés de plus en plus à mesure que j’ai
davantage étudié les documents de l’histoire de la mathématique
grecque. Si la langue technique a subi, dans le cours des temps,
plusieurs modifications, celles-ci ont été, en somme, passable
ment restreintes, et l’emploi, à la même époque, du même terme
dans deux acceptions différentes, constitue une singulière ano
malie dont, en dehors du Théétète, on ne pourrait citer aucun
exemple.
Pour faire disparaître cette anomalie, il suffirait d’ailleurs de
substituer partout au mot cîùvajjuç, dans le passage dont il s’agit,
le mot «Wapiti qui a le sens classique de racine. A la vérité,
aucun des manuscrits que j’ai pu consulter à la Bibliothèque natio
nale 11’autorise cette substitution; mais le changement des abré
viations finales s’explique de lui-même sous la main de copistes
ignorants du langage mathématique, et il me semble que la cor
rection que j’indique doit s’imposer d’elle-même.
Je vais reproduire avec cette correction le passage dont il s’agit
et je le ferai suivre des éclaircissements nécessaires.
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