Full text: Sciences exactes dans l'antiquité (2)

35. 
DOMNINOS DE LARISSA. 
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revient après lui à la suite de la distinction établie entre Vhétéro- 
mèque et le promèque. 
Mais ce que Jamblique nous permet de constater, c’est que la 
théorie qui a donné lieu à cette distinction est bien antérieure et 
remonte très probablement au delà de Théétète. il nous apprend 
en effet que : 
i° Les anciens appelaient semblables les nombres carrés, et 
dissemblables (àvop.otoi) les hétéromèques de Nicomaque ; comme 
d’ailleurs il en expose toute la théorie en employant ces anciens 
termes, il est probable qu’il avait sous les yeux une source véri 
tablement ancienne ; 
2° Les anciens se servaient du mot hétèromèque en Arithmé 
tique dans un tout autre sens. Ils désignaient ainsi, dit-il, les 
nombres pairs,, et ils appelaient amphùnèqiies les nombres im 
pairs; la raison qu’il donne de cette terminologie est la suivante : 
un nombre pair se partage soit en deux nombres impairs, soit 
en deux nombres pairs, de façon à ne présenter dans la division 
qu’une des deux espèces de longueurs dans les nombres; le nom 
bre impair présente au contraire les deux espèces : il se partage 
en un pair et un impair. 
Je laisse à discuter si cette donnée est de tous points accep 
table, et si Jamblique n’a pas fait quelque confusion ; l’inversion 
des épithètes me semblerait plus conforme au génie de la langue 
grecque, surtout si l’on rapproche de cet ordre d’idées un passage 
de VEuthyphron (12 d) de Platon : 
« Si tu me demandais, par exemple, quelle partie du nombre 
est le pair, quelle sorte de nombre c’est, je te dirais que c’est 
celui qui n’est pas scalène, mais tsoscèle. » 
(Extrait du Bulletin des Sciences mathématiques, 2 e série, t. VIII, 
1884, pp. 288-298.)
	        
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