43. LA COUDÉE ASTRONOMIQUE. 267
Au lieu d un pareil instrument, imaginé pour apprécier des
variations très faibles, on peut supposer une règle plus ou moins
longue, portant à une distance fixe une autre règ’le de longueur
variable. C’est en tout cas le principe du bâton de Jacob où
l’angle est estimé d’après sa tang-ente. Comme d’ailleurs, pour
les distances à mesurer, l’ang-le pouvait être pris comme propor
tionnel à la tang-ente, on a là un instrument très simple, d’une
invention facile, et qui peut très bien représenter pour nous la
dioptre ou instrument de visée primitif.
Le nom de coudée a pu être choisi à l’orig-ine d’après des
dimensions types adoptées pour cet instrument; ce ne serait que
plus tard qu’on l’aurait réglé pour faire correspondre cette unité
à une division déterminée de la circonférence ; on pourrait expli
quer ainsi par la tradition le maintien de la division en 24 doigts.
8. — Le choix de la division en 180 peut d’ailleurs avoir été
déterminé par les considérations géométriques suivantes : le dia
mètre du cercle, étant pris pour unité, aura été divisé en 60. Dès
lors, la circonférence valant environ 3 imités (nombre qui paraît
d’ailleurs avoir été admis dans la pratique par les Chaldéens),
il était naturel de diviser en 60 chacun des tiers de la circonfé
rence.
Lorsqu’Hipparque créa la trigonométrie, c’est au contraire au
rayon qu’il appliqua la division sexagésimale; c’était donc aussi
naturellement au point de vue géométrique qu’il divisa en
60 degrés le sixième de la circonférence, c’est-à-dire l’arc sous-
tendu par une corde précisément égale au rayon.
A moins d’admettre cette hypothèse, il semble qu’il faille
recourir à une autre explication moins plausible. La valeur de
la coudée aurait été changée par les Grecs pour la mettre en
rapport avec leur division ordinaire de la coudée en 24 doigts.
Ils auraient au contraire conservé la valeur du doigt babylonien,