44- RAPPORT SUR UNE MISSION EN ITALIE. 271
concernant le premier livre. La première annotation est d’ailleurs
le mot yvtoir/i qui revient deux fois en face de deux passages du
préambule, pour en signaler la forme sentencieuse ; mais le pre
mier scholie véritable est sur la déf. II, et il commence par ces
mots : Bits tt)v Wxpuv è<p’ éaur/iv TCoXuTirlxciaGetç. Au contraire, le
commentaire de Planude commence : ’Api0'xo<; ¿«jxtv ÛTC(Aayp.xTo<;
6 ÿ.
Si d’ailleurs on fait abstraction des deux livres commentés par
Planude, si l’on ne s'attache pas non plus aux résolutions fauti
ves des abréviations, il n’y a guère, entre les deux classes, de
véritables différences de leçons ; les divergences sont presque
exclusivement relatives aux lacunes qui constituent d’ailleurs
le grave défaut du texte de Diophante,[où elles ont été malheureu
sement multipliées par la fréquence des homoiotéleutes. Chaque
classe a ses lacunes propres ; mais si elles sont un peu moins
nombreuses pour la première, beaucoup sont communes aux
deux; l'archétype dont elles dérivent semble donc avoir été déjà
singulièrement fautif sous ce rapport ; il ne l’était pas moins
pour la résolution des abréviations, comme le montre l’absurde
leçon <Wxsx.pt,uivoç pour A* zz vexpaxt;, qui revient fréquemment et
aux mêmes endroits dans les deux classes.
Si le but principal de mon voyage en Italie était la collation du
manuscrit type pour chacune des deux familles ainsi déterminées,
je n’en avais pas moins, cependant, à résoudre une autre ques
tion capitale avant d’adopter définitivement les bases générales
d’une classification des manuscrits de Diophante. La copie du
texte d’Auria (Bibl. Nat. 2 38o) m’avait en effet fourni toute une
série de variantes spéciales pour les nombres, ainsi que le rem
plissage de diverses lacunes 1 . Quoique plusieurs de ces leçons
1. M. H. Omont (.Revue des Etudes grecques, 1888) a reconnu que cette
copie a été exécutée par Jean de Sainte-Maure.