44* — RAPPORT SUR UNE MISSION EN ITALIE.
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tout cas être trop reculée, car il est incontestablement plus ancien
que les deux autres du Vatican, et il semble bien que c’est dans
cette bibliothèque qu’un manuscrit de Diophante a été vu par
Reg-iomontanus, le premier qui, en Occident, ait parlé de cet
auteur.
Les scholies semblent en g-énéral de la même main que le texte,
mais cette main subit de sing-ulières variations, qui sont surtout
sensibles aux chang-ements de quaternions. On dirait même que
pour l’un des cahiers intermédiaires, dont l’écriture est très nette
ment différente, le copiste principal se serait fait suppléer, tandis
que c’est bien certainement lui-même qui a écrit la fin du Dio
phante.
Il y a ajouté deux morceaux qui commencent au fol. 3q3, et
terminent le recueil factice ; ce sont les deux petits traités musi
caux attribués à Euclide : VIntroduction harmonique et la Divi
sion du Canon. Mais le premier n’a pas de titre, ou plutôt ce titre
se trouve à la fin, rubriqué et presque effacé, aussi bien que celui
du second traité.
Cette circonstance explique comment le rédacteur de l’ancien
7uvx£ (l’erreur est corrig-ée sur le nouveau) l’a terminée par la
mention sur une même lig-ne : Aiocpavrou àpiÔpaiTuai • àpfAovtxà <W<popa.
Et c’est uniquement là qu’il faut chercher l’origine de l’affirma
tion de Gesner, d’après laquelle Diophante aurait écrit des Har
moniques ; cette affirmation, dont j’avais cherché autrefois (Bullet.
des Sc. math., 1879 : A quelle époque vivait Diophante?) [plus
haut, t. I, p. 67] une tout autre explication, perd dès lors toute
valeur.
En somme, tandis que, m’en fiant à Cossali, j’arrivais au
Vatican avec l’espoir de trouver dans A le plus ancien manuscrit
de cette classe, je suis bien vite arrivé à la conviction, d’après le
caractère de l’écriture, qu’il devait y avoir eu en Italie, vers le