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MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
V, je l’ai trouvée tellement d’accord avec A que j’ai jugé sans
intérêt de collationner V, pas plus que les manuscrits posté
rieurs N et U. Je me suis donc borné à examiner ces deux der
niers sous des points de vue particuliers.
Si G et N sont tous deux de la main d’Ange Vergèce, on pour
rait être porté à supposer une certaine dépendance entre eux, à
admettre, par exemple, que le premier serait un brouillon qui
aurait servi pour le second. Quelques divergences, quoique très
légères, me conduisent à écarter cette hypothèse.
N peut d’ailleurs être regardé comme un excellent exemple de
la fidélité scrupuleuse que Vergèce était capable d’observer,
quand il voulait bien s’en donner la peine ; il a laissé en marge-
tout ce qui s’y trouvait dans le texte originaire ; il a reproduit
exactement les fautes les plus grossières, comme riy.ïv Xeyw pour
■yj<Ato)a(p dans un scholie, sauf à proposer au-dessus la correction.
Il peut être utile d’observer qu’il serait erroné de conclure du
catalogue de Salvator Cyrille (n° 2^5), comme l’a faitM. Gh. Henry
(-Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, II, p. 87), que N
compte le traité des Nombres Polygones parmi les livres des
Arithmétiques. Le fait est que les différents livres de Diophante
y sont, en dehors des titres, distingués par les lettres majuscules
A, B, r, A, E, z, H, rubriquées en titre courant au haut des pages,
la dernière lettre s’appliquant à l’opuscule des Nombres Polygones.
Cette notation est évidemment une fantaisie d’Ange Vergèce.
Enfin on peut remarquer qu’une main postérieure a inscrit
en marge différentes corrections, avec des notations comme
ai
pour-, etc., qui en trahissent l’âge récent. Je crois qu’en géné
ral elles sont du dix-septième siècle seulement et par suite posté
rieures aux corrections recueillies par Auria.
U n’étant pas un recueil factice, comme A et V, et contenant
d’autres morceaux que Diophante, j’ai à les énumérer :