322 MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
LIBRI DUO. Ex MSS. Emin mi Cardinalis Franc. Barberini,
qui occupe la première page. Le texte est un véritable bijou
calligraphique de la main d’Ange Vergèce.
Quant au dernier manuscrit, ï 20 (forma minimâ, 21 fol.),
qui ne contient que les deux livres à’Optique, il est également
de la main d’Ange Vergèce, d’une écriture un peu moins soignée
que le précédent, mais, en revanche, décoré au commencement
par une petite miniature. A l’intérieur de la couverture, il porte
les notes : N GXXXVI. Tractaturn de re optica; dans un liston
collé sur le même intérieur, le n° i46; enfin, sur le feuillet de
garde, on lit : Jacobus de Chambly vivantis Remis in colegio
Bonorum Puerorum, et, au-dessus d’une répétition du nom
Jacobus de Chambly, deux fois le mot saccovir accompagné de
deux sigles avec les interprétations : le singne le marchan — le
singne d’amour.
La seule question qui puisse désormais se poser serait de savoir
si, en doublant le traité de Damianos, Ange Vergèce a été de
bonne foi, s’il n’aurait pas rencontré un manuscrit contenant,
comme anonymes à la suite de ce traité, le fragment héronien et
l’extrait de Pachymère. Mais toutes les probabilités sont contrai
res à cette hypothèse. Le célèbre copiste de François I er s’est,
en effet, beaucoup occupé du SOviaY^a [LxÔY^àTwv de Pachymère,
qu’il a copié deux fois in extenso à Paris (Bibl. Nat., n° 2339
et 234o, daté de i55q), probablement sur l’exemplaire de Fon
tainebleau (aujourd’hui n° 2 338), dont il a extrait la Musique
(n° 2536), et aussi, comme je l’ai déjà dit, précisément la partie
de la Géométrie relative à Y Optique (n° 2477). Or, il est évident
que les deux manuscrits de la Barberine sont, à très peu près,
de la même date, et il est très probable qu’ils ont été exécutés
en France. Pour grossir un peu de petites copies de ce genre,
dont la vente lui était relativement avantageuse, Vergèce pouvait