55. SUR THÉON DE SMYRNE. 461
texte qui suit ce dernier chapitre et ne renferme aucune marque
précise d’antiquité.
Si nos conclusions sont exactes, elles rendent compte sur deux
points de l’incohérence de la section II. Quant au troisième point
(la série des chapitres sur le quaternaire et la décade), la même
explication ne peut être adoptée, car les Theologumena étaient
loin de suffire pour compiler ces chapitres, et nous ne connais
sons pas d’autres sources où l’arrangeur byzantin aurait pu puiser
nombre de détails qu’ils contiennent.
Reste à supposer qu’ils représentent tout ou partie des déve
loppements donnés par Théon à la fin de son ouvrage sur l’har
monie dans le monde et que l’on considère comme perdus. L’ar
rangeur les aura transportés dans la première moitié, à la place
qui lui aura semblé la plus commode, toujours pour grossir l’ou
vrage destiné au grand public.
A la vérité, par harmonie dans le monde on entend d’ordinaire
Tharmonie des sphères, selon la doctrine pythagoricienne, et cette
interprétation semble justifiée par ce que Théon lui-même met
sous le couvert de Platon (I, 2 ; H, 17; D, 26, 5-6 : ttiv ¿v Kocrpup
Isycov, tîtiç £<7tIv sv ty] /.nr/fusi jcal Ta£si zaï, aufjt.<pama tuv sv aurû juvou-
[/ivtov àffTÉptov). Mais quand il nous dit, quatre lignes plus haut,
que ce que nous désirons le plus connaître c’est précisément cette
harmonie du monde, peut-on borner cette connaissance à l’attri
bution de tel ou tel son de la gamme à chacune des planètes?
Si, comme nous l’avons vu, Théon a indiqué (II, 36) qu'il trai
terait spécialement d’après Thrasylle cette question particulière,
il ne l’a point cette fois rattachée à l’harmonie sv xo<rg&>, et il s’est
acquitté de sa promesse, au chapitre i5 de son Astronomie, avec
assez de détails pour n’avoir pas à y revenir à la fin de son
ouvrage. Il était plus conforme à la tradition de le couronner par
ces développements moitié puérils, moitié mystiques qui remplis-