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MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
rente) du soleil à celle d’un homme, pour laquelle ils comptaient
normalement 3o stades (un parasange) à l’heure. Si donc le stade
humain est l’espace moyen parcouru par un marcheur ordinaire
en i/3o e d’heure ou en 2 minutes, on pouvait appeler stade du
soleil Fespace moyen (rapporté à l’équateur) parcouru pendant le
même temps par l’astre dans son mouvement diurne. Or, puis
que le cercle entier est accompli en 24 heures, cet espace moyen
sera précisément 1/720® du cercle (sensiblement le diamètre
même du soleil).
Mais, loin d’employer lui-même le mot crracbov pour désigner
cette subdivision, Achille se sert du terme vague opoç, qu’il sem
ble, au reste, rapporter plus spécialement au temps de i/3o e
d’heure 1 et qu'on a traduit, à tort, je crois, par limite (de la
course du soleil). Le sens est plutôt que ce temps, pendant lequel
le soleil décrit un arc de l’équateur égal à son diamètre, est pris
pour terme de comparaison fixe dans la définition de la vitesse de
marche.
2. Il n’est donc nullement confirmé que le terme de <rra&iov ait
été technique dans l'astrologie grecque pour désigner la 720 e par
tie du cercle, à l’époque où cette division était encore en usage 2 .
L’emploi d’une expression tout à fait différente, <mypv) xuxXou
(punctum circuli), vient en tout cas de nous être révélé par une
inscription du deuxième ou du premier siècle avant notre ère,
récemment trouvée dans l’île de Rhodes et publiée par M. Ililler
von Gaertringen 3 ; on y lit, en effet, à l’avant-dernière ligne :
O KYKA02 MT î 2TIPMnN O V ¡L
1. L. c. : elq )/ Spouç ¡/.epi^cuaiv, &aze zb X m pipoç tyjç wpaç t^ç ev ty)
ta^jxspiVYj Y]|j,épa opov Xéyzcdai tou 3pép,ou tou Ypuou.
2. Les astrologues postérieurs à Manilius n’emploient plus que la division
en 36o°.
3. Inscriptiones graecae insularum maris Aegaei, fasc. 1, n° g 13. —