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MÉMOIRES SCIENTIFIQUES DE PAUL TANNERY.
K. Tittel a consacré d’autre part une dissertation intéressante 1 ,
mais dont les conclusions sont loin d’être toutes suffisamment
établies. J’avais moi-même déjà abordé le même thème dans mon
volume sur La Géométiùe grecque'*, et il se trouve que je me vois
obligé de me défendre contre un reproche assez singulier.
2. A propos de la définition de l’angle par Euclide, Proclus
entame une longue discussion (pp. 121, 12-126, 6) sur le point
de savoir si cette notion appartient à la catégorie du nrpdç n, à
celle du xosov, ou à celle de la torotyiç. K. Tittel considère comme
empruntés à Geminus le commencement (121, 12-123, i3) et la
fin (125, /p-126, b) de cette discussion; il se tait sur le milieu qui,
ainsi que je l’avais remarqué, est expressément donné par Pro
clus comme l’exposition de l’opinion éclectique de son maître,
c’est-à-dire de Syrianus (122, 19-20 : ^ezteov tjjjuv èTzoïjJvoiç t2> viae-
Tepw zaôv]yepum).
C’est dans la troisième partie de la discussion qu’interviennent
les noms des auteurs qui se seraient prononcés pour l’une des
trois catégories : — celle de la qualité : Eudème de Rhodes, le
disciple d’Aristote ; — celle de la relation : Euclide ; — celle de
la quantité : Plutarque (wv xcà 0 nXouTocpyo; egtiv eiç ttiv aÙT7]v ch^av
<7uvw0tov jtal tov ’AmAXtoviov), et enfin Carpos d’Antioche.
J’avais admis que le Plutarque ici meîitionné était le maître de
Syrianus; K. Tittel rejette cette opinion; d’après lui, il s’agirait
d’un géomètre inconnu contemporain de l’Apollonius mentionné
par Proclus, et comme il m’accuse de faire de cet Apollonius, de
même que de Plutarque, un philosophe néoplatonicien, il dé
montre longuement que ce nom, dans le commentaire de Proclus, 1 2
1. De Gemini Stoici studiis mathematicis quaestiones philologae,
Leipzig, i8g5.
2. Paris, 1887, pp. i8etsuiv.