65. SUR carpos d’antioche. 551
ne peut être entendu que du grand géomètre de Perge, antérieur
à Geminus.
Il m'est impossible de comprendre comment K. Tittel a pu in
terpréter de la sorte un passage de ma Géométrie grecque (p. 26)
où, parlant d’Apollonius sans qualification, je me trouvais évi
demment dans le même cas que Produs, c’est-à-dire que je ne
pouvais désigner personne autre que le géomètre. Bien plus, je
remarquais précisément que la définition de l’angle que Proclus
lui attribue (p. i23, 16) devait avoir été tirée, non pas de l’ou
vrage original, déjà probablement perdu au cinquième siècle de
notre ère, mais de l’encyclopédie mathématique de Geminus, ré
digée vers 5o av. J.-G.
En tous cas, l’hypothèse de K. Tittel sur le Plutarque de ce
passage de Proclus est absolument inadmissible. Le texte cité
plus haut ne doit en effet nullement faire supposer que ce Plu
tarque était un contemporain d’Apollonius. Il signifie uniquement
ceci : le Plutarque en question, disputant contre ceux qui ran
geaient l’angle sous la catégorie de la qualité ou de la relation,
non sous celle de la quantité, prétendait que la définition d’Apol
lonius lui donnait raison. Or, que cela n’allât pas sans quelque
violence (cuvwGwv), il suffit, pour en juger, de considérer cette défi
nition : ty)V yomav tou ’AttoXXcovÎou Qiyovroç) cuvaycoyriv èm^aveiaç Y)
GTepeoû xpoç évl GYijJuùp ûtüo xs/Aacrj/iv^ ypajxpt.^ Y) £7U<paveia.
3. Que la discussion de Proclus tout entière, et non seulement
le milieu, ait été immédiatement empruntée par lui à son maître
Syrianus, bien plutôt qu'à Geminus, c’est au reste ce qui me pa
raît toujours infiniment probable. Il s’agit d’une question d’école,
en dehors de celles qu’agitaient les Stoïciens, et qui n’a pu naître
que lorsque la logique d’Aristote fut devenue classique. Les cita
tions d’Eudème et d’Euclide ne doivent pas faire illusion; le texte
de Proclus montre très clairement que même le péripatéticien