Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

DE SADJ CARNOT. 9! 
Ainsi la chaleur est créée par le mouvement. Si elle est une matière, 
il faut admettre que la matière est créée par le mouvement. 
2 0 Lorsqu'on fait jouer les pompes de la machine pneumatique et 
qu’on laisse rentrer en même temps l’air dans le récipient, la tempé 
rature demeure invariable dans ce récipient. Elle demeure la même au 
dehors; par conséquent, l’air comprimé par les pompes doit s’élever de 
température au-dessus de l’air du dehors, et il est expulsé à une tem 
pérature supérieure. L’air entre donc à une température de io degrés, 
par exemple, etsort à une autre,io°-i-90 0 , ou ioo degrés par exemple ; 
Ainsi il y a eu création de chaleur par le mouvement. 
3° Si l’on comprime de l’air dans un réservoir et qu’en même temps 
on le laisse échapper par une petite ouverture, il y a, par la com 
pression, élévation de température; par la sortie, il n’y a pas abaisse 
ment (d’après MM. Gay-Lussac et Welter). L’air entre donc d’un côté 
à une température et sort par l’autre à une température plus élevée, 
d’où suit la même conclusion que dans le cas précédent. 
(Expérience à faire : adapter à une chaudière à haute pression un 
robinet, et un tube y faisant suite et débouchant dans l’atmosphère, 
ouvrir un peu le robinet et présenter un thermomètre à la sortie de la 
vapeur. Voir si elle se maintient à 100 degrés, ou au-dessus; voir si de 
la vapeur se liquéfie dans le tuyau; voir si elle sort transparente ou 
trouble.) 
4° L’élévation de température qui a lieu lors de la rentrée de l’air 
dans le vide, élévation que l’on ne peut pas attribuer à la compression 
de l’air restant (air qui peut être remplacé par de la vapeur d’eau), que 
l’on ne peut donc attribuer qu’au frottement de l’air contre les parois 
de l’ouverture, ou contre l’intérieur du récipient, ou contre lui- 
même. 
5° M. Gay-Lussac a fait voir (dit-on) que, si l’on mettait en com 
munication entre eux deux récipients, l’un vide, l’autre plein d’air, la 
température s’élevait autant dans l’un qu’elle s’abaissait dans l’autre. 
Si ensuite on les comprime tous deux de moitié, le premier doit re 
prendre sa température première et le second une température beau 
coup supérieure; en les mêlant, il y aura un échauffement dans toute 
la masse. 
Lors de la rentrée de l’air dans le vide, c’est son passage par une 
12.
	        
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