92 EXTRAIT DE NOTES INEDITES
petite ouverture et le mouvement qu’il se donne dans l’intérieur qui
paraît produire l’élévation de température.
Qu’il nous soit permis de faire ici une hypothèse sur la nature de la
chaleur.
On regarde aujourd’hui généralement la lumière comme le résultat
d’un mouvement de vibration du fluide éthéré. La lumière produit de
la chaleur ou, au moins, elle accompagne la chaleur rayonnante, et se
meut avec la même vitesse qu’elle. La chaleur rayonnante est donc un
mouvement de vibration. Il serait ridicule de supposer que c’est une
émission de corps, tandis que la lumière qui l’accompagne ne serait
qu’un mouvement.
Un mouvement (celui de la chaleur rayonnante) pourrait-il produire
un corps (le calorique)?
Non, sans doute, il ne peut produire qu’un mouvement. La chaleur
est donc le résultat d’un mouvement.
Alors il est tout simple qu’elle puisse se produire par la consomma
tion de puissance motrice et qu’elle puisse produire cette puissance.
Tous les autres phénomènes, composition et décomposition des
corps, passage à l’état gazeux, chaleur spécifique, équilibre de la cha
leur, sa transmission plus ou moins facile, sa constance dans les expé
riences du calorimètre pourraient s’expliquer dans cette hypothèse;
mais il serait difficile de dire pourquoi, dans le développement de la
puissance motrice par la chaleur, un corps froid est nécessaire, pour
quoi, en consommant la chaleur d’un corps échauffé, on ne peut pas
produire du mouvement.
il paraît bien difficile de pénétrer dans l’essence intime des corps.
Il faudrait, pour ne pas faire des raisonnements erronés, examiner
attentivement la source de nos connaissances sur la nature des corps,
sur leur forme, sur les forces, voir quelles sont les notions primitives,
voir de quelles sensations elles sont dérivées, voir comment on s’est
élevé successivement aux divers degrés d’abstraction.