Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

SUR LA PUISSANCE MOTRICE DU FEU. 
I 3 
pas dû à un changement de volume des corps ne peut être qu’un réta 
blissement inutile d’équilibre dans le calorique (■). La condition né 
cessaire du maximum est donc qu’il ne se fasse dans les corps employés 
à réaliser la puissance motrice de la chaleur aucun changement de tempé 
rature qui ne soit dit à un changement de volume. Réciproquement, 
toutes les fois que cette condition sera remplie, le maximum sera atteint. 
Ce principe ne doit jamais être perdu de vue dans la construction 
des machines à feu; il en est la base fondamentale. Si l’on ne peut pas 
l’observer rigoureusement, il faut du moins s’en écarter le moins pos 
sible. 
Tout changement de température qui n’est pas dû à un changement 
de volume ou à une action chimique (action que provisoirement nous 
supposons ne pas se rencontrer ici) est nécessairement dû au passage 
direct du calorique d’un corps plus ou moins échauffé à un corps plus 
froid. Ce passage a lieu principalement au contact de corps de tempé 
ratures diverses : aussi un pareil contact doit-il être évité autant que 
possible. Il ne peut pas être évité complètement, sans doute; mais il 
faut, du moins faire en sorte que les corps mis en contact les uns avec 
les autres diffèrent peu entre eux de température. 
Lorsque nous avons supposé tout à l’heure, dans notre démonstra 
tion, le calorique du corps A employé à former de la vapeur, cette 
vapeur était censée prendre naissance à la température même du 
corps A : ainsi le contact n’avait lieu qu’entre des corps de tempéra 
tures égales; le changement de température arrivé ensuite dans la va 
peur était dû à la dilatation, par conséquent 'a un changement de vo 
lume; enfin la condensation s’opérait aussi sans contact de corps de 
températures diverses. Elle s’opérait en exerçant une pression con 
stante sur la vapeur mise en contact avec le corps B de même tempé 
rature qu’elle. Les conditions du maximum se trouvaient donc rem 
plies. A la vérité, les choses ne peuvent pas se passer rigoureusement 
comme nous l’avons supposé. Pour déterminer le passage du calorique 
( 1 ) Nous no supposons ici aucune action chimique entre les corps mis en usage pour réa 
liser la puissance motrice de la chaleur. L’action chimique qui se passe dans le foyer est une 
action en quelque sorte préliminaire, une opération destinée, non à produire immédiatement 
de la puissance motrice, mais à rompre l’équilibre du calorique, à produire une différence de 
température qui doit ensuite donner naissance au mouvement.
	        
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