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REFLEXIONS
Les deux théorèmes énoncés qi. 22 et 28 suffisent pour comparer
entre elles les quantités de chaleur absorbées ou dégagées dans les
changements de volume des fluides élastiques, quelles que soient d’ail
leurs la densité et la nature chimique de ces fluides, pourvu toutefois
qu’ils soient tous pris et maintenus à une certaine température inva
riable; mais ces théorèmes ne fournissent aucun moyen de comparer
entre elles les quantités de chaleur dégagées ou absorbées par des
fluides élastiques qui changent de volume à des températures diffé
rentes. Ainsi nous ignorons quel rapport existe entre la chaleur dé
gagée par un litre d’air réduit à moitié, la température étant mainte
nue à zéro, et la chaleur dégagée parle même litre d’air réduit à
moitié, la température étant maintenue à 100 degrés. La connaissance
de ce rapport est liée à celle de la chaleur spécifique des gaz à divers
degrés de température et à quelques autres données que la Physique
actuelle refuse de nous fournir.
Le second de nos théorèmes nous offre un moyen de connaître sui
vant quelle loi varie la chaleur spécifique des gaz avec leur densité.
Admettons que les opérations décrites p. 21, au lieu de s’exécuter
avec deux corps A,B, dont les températures diffèrent entre elles d’une
quantité infiniment petite, s’exécutent avec deux corps dont les tempé
ratures diffèrent entre elles d’une quantité finie, de i° par exemple.
Dans un cercle complet d’opérations, le corps A fournit au fluide élas
tique une certaine quantité de chaleur, qui peut être divisée en deux
portions : i° celle qui est nécessaire pour maintenir la température du
fluide à un degré constant pendant la dilatation; 2 0 celle qui est néces
saire pour faire revenir le fluide de la température du corps B à la tem
pérature du corps A, lorsque, après avoir ramené ce fluide à son volume
primitif, on le remet en contact avec le corps A. Nommons a la pre
mière de ces quantités et b la seconde ; le calorique total fourni par le
corps A sera exprimé par a-^-b.
Le calorique transmis par le fluide au corps B peut aussi se diviser
en deux parties : l’une, b', due au refroidissement du gaz par le corps
B ; l’autre, a!, que le gaz abandonne par l’effet de sa réduction de
volume. La somme de ces deux quantités est a! 4- b' ; elle doit être
égale àa+è, car, après un cercle complet d’opérations, le gaz est
ramené identiquement à son état primitif. 11 a dû céder tout le calo-