SUR LA PUISSANCE MOTRICE DU FEU.
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2 0 On peut commencer par le dilater, en maintenant la constance
de la température, puis l’échauffer lorsqu’il a acquis son nouveau vo
lume.
Soient a et b les quantités de chaleur employées successivement
dans la première des deux opérations, et soient b' et d les quantités
de chaleur employées successivement dans la seconde; comme le ré
sultat final de ces deux opérations est le môme, les quantités de cha
leur employées de part et d’autre doivent être égales; on a donc
a b = a!-U b',
a' est la quantité de chaleur nécessaire pour faire passer le gaz de
i à ioo degrés, lorsqu’il occupe l’espace abef.
a est la quantité de chaleur nécessaire pour faire passer le gaz de
i à ioo degrés, lorsqu’il occupe l’espace abcd.
La densité de l’air est moindre dans le premier cas que dans le
second, et, d’après les expériences de MM. Delaroche et Bérard, déjà
citées page 32, sa capacité pour la chaleur doit être un peu plus
grande.
La quantité a! se trouvant être plus grande que la quantité a, b doit
être plus grand que b'. Par conséquent, en généralisant la proposition,
nous dirons :
La quantité de chaleur due au changement de volume d'un gaz est
d'autant plus considérable que la température est plus élevée.
Ainsi, par exemple, il faut plus de calorique pour maintenir à
100 degrés la température d’une certaine quantité d’air dont on double
le volume, que pour maintenir à i degré la température de ce même
air pendant une dilatation absolument pareille.
Ces quantités inégales de chaleur produiraient cependant, comme
nous l’avons vu, des quantités égales de puissance motrice pour des
chutes égales du calorique, prises à différentes hauteurs sur l’échelle
thermométrique; d’où l’on peut tirer la conclusion suivante :
La chute du calorique produit plus de puissance motrice dans les degrés
inférieurs que dans les degrés supérieurs.
Ainsi une quantité donnée de chaleur développera plus de puis-