Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

RÉFLEXIONS 
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sance motrice en passant d’un corps maintenu à i degré à un autre 
maintenu à zéro, que si ces deux corps eussent possédé les degrés ioi 
et ioo. 
Du reste, la différence doit être fort petite; elle serait nulle si la 
capacité de l’air pour la chaleur demeurait constante, malgré les 
changements de densité. D’après les expériences de MM. Delaroche 
et Bérard, cette capacité varie peu, si peu même que les différences 
remarquées pourraient, à la rigueur, être attribuées à des erreurs d’ob 
servation ou à quelques circonstances dont on aurait négligé de tenir 
compte. 
Nous sommes hors d’état de déterminer rigoureusement, avec les 
seules données expérimentales que nous possédons, la loi suivant 
laquelle varie la puissance motrice de la chaleur dans les différents 
degrés de l’échelle thermométrique. Cette loi est liée à celle des varia 
tions de la chaleur spécifique des gaz à diverses températures, loi que 
l’expérience n’a pas encore fait connaître avec une suffisante exacti 
tude (i). 
Nous chercherons ici a évaluer d’une manière absolue la puissance 
motrice de la chaleur, et afin de vérifier notre proposition fondamen 
tale, afin de vérifier si l’agent mis en œuvre pour réaliser la puissance 
(') Si l’on admettait la constance de la chaleur spécifique d’un gaz lorsque son volume ne 
change pas, mais que sa température varie, l’analyse pourrait conduire à une relation entre 
la puissance motrice et le degré thermométrique. Nous allons faire voir de quelle manière; 
cela nous donnera d’ailleurs occasion de montrer comment quelques-unes des propositions 
établies ci-dessus doivent être énoncées en langage algébrique. 
Soit r la quantité de puissance motrice produite par l’expansion d’une quantité donnée 
d’air passant du volume i litre au volume v litres, sous température constante. Si r augmente 
de la quantité infiniment petite di>, r augmentera de la quantité dr, qui, d’après la nature de 
la puissance motrice, sera égale à l’accroissement dv de volume multiplié par la force expan 
sive que possède alors le fluide élastique; soit p cette force expansive, on aura l’équation 
(i) dr — pdv. 
Supposons la température constante sous laquelle la dilatation a lieu égale à t degrés cen 
tigrades. Si l’on nomme q la force élastique de l’air occupant le volume i litre à la même 
température i, on aura, d’après la loi de Mariotte, 
Si maintenant P est la force élastique de ce même air, occupant toujours le volume i,
	        
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