Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

RÉFLEXIONS 
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1000 degrés lorsque la différence de température entre les corps A et 
B est 100 ou 1000 degrés. 
Dans une machine a vapeur qui travaille sous la pression de 6 atmo 
sphères, la température de la chaudière est 160 degrés: c’est là le 
corps A ; il est entretenu, par le contact du foyer, à la température 
constante 160 degrés, et fournit continuellement la chaleur nécessaire 
à la formation de la vapeur. 
Le condenseur est le corps B; il est entretenu, au moyen d’un cou 
rant d’eau froide, à la température à peu près constante de 4o degrés ; 
il absorbe continuellement le calorique qui lui est apporté du corps A 
par la vapeur. La différence de température entre ces deux corps est 
160 — 4o ou 120 degrés : c’est pourquoi nous disons que la chute du 
calorique est ici 120 degrés. 
Le charbon étant capable de produire par sa combustion une tempé 
rature supérieure à 1000 degrés, et l’eau froide dont on dispose le plus 
ordinairement dans nos climats étant à 10 degrés environ, l’on peut se 
procurer facilement une chute de calorique de 1000 degrés, chute dont 
120 degrés seulement sont utilisés par les machines à vapeur; encore 
ces 120 degrés ne sont-ils pas mis entièrement à profit : il se fait tou 
jours des pertes considérables, dues à des rétablissements inutiles d’é 
quilibre dans le calorique. 
Il est aisé d’apercevoir maintenant quelles sont les causes de l’avan 
tage des machines dites à haute pression sur les machines à pression 
plus basse : cet avantage réside essentiellement dans la faculté de rendre 
utile une plus grande chute du calorique. La vapeur prenant naissance 
sous une pression plus forte se trouve aussi à une température plus 
élevée, et comme, d’ailleurs, la température de la condensation reste 
toujours à peu près la même, la chute du calorique est évidemment 
plus considérable. 
Mais pour tirer des machines à haute pression des résultats vraiment 
avantageux, il faut que la chute du calorique y soit mise à profit le mieux 
possible. Il ne suffit pas que la vapeur prenne naissance à une tempé 
rature élevée, il faut encore que, par l’extension de son volume, elle 
arrive aune température assez basse. Le caractère d’une bonne machine 
à vapeur doit donc être non-seulement d’employer la vapeur sous une 
forte pression, mais de remployer sous des plissions successives très-
	        
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