SUR LA PUISSANCE MOTRICE DU FEU.
Si la distension de la vapeur est bornée principalement par les di
mensions des vaisseaux où elle doit se dilater, le degré de condensation
auquel il est possible de l’employer d’abord n’est limité que par la ré
sistance des vaisseaux où elle prend naissance, c’est-à-dire des chau
dières. Sous ce rapport, 011 est loin d’avoir atteint la limite du mieux
possible; la disposition des chaudières généralement en usage est tout
à fait vicieuse, quoique la tension de la vapeur y soit rarement portée
au delà de 4 à 6 atmosphères ; elles éclatent souvent et ont causé des
accidents graves, il serait sans doute très-possible d’éviter de pareils
accidents et de porter cependant la vapeur à des tensions beaucoup plus
fortes qu’on ne le fait généralement.
Outre les machines à haute pression à deux cylindres et dont nous
avons parlé, il existe encore des machines à haute pression à un seul
cylindre. La plupart de ces dernières ont été construites par deux
habiles ingénieurs anglais, MM. Trevetick et Vivian. Elles emploient la
vapeur sous une pression très-élevée, quelquefois 8 à 10 atmosphères,
mais elles sont sans condenseur. La vapeur, après avoir été introduite
dans le cylindre, y reçoit une certaine extension de volume, mais con
serve toujours une pression plus élevée que la pression atmosphérique.
Lorsqu’elle a rempli son office, on la rejette dans l’atmosphère. Il est
évident que cette façon d’agir équivaut tout à fait, sous le rapport de la
puissance motrice produite, à condenser la vapeur à 100 degrés, et que
l’on perd une partie de l’eftet utile ; mais les machines qui opèrent
ainsi dispensent de condenseur et de pompe à air. Elles sont moins
coûteuses que les autres, moins compliquées, elles occupent moins de
place, et peuvent s’employer dans les lieux où l’on ne dispose pas d’un
courant d’eau froide suffisant pour opérer la condensation. Elles sont
là d’un avantage inappréciable, puisque l’on ne peut pas les remplacer
par d’autres. Ces machines sont principalement employées, en Angle
terre, à mouvoir des chariots destinés au transport de la houille sur des
chemins de fer établis, soit dans l’intérieur des mines, soit à ciel ou
vert.
fosse, III e vol., p. 5o et suivantes, une bonne description des machines à vapeur actuellement
en usage dans l’exploitation des mines. En Angleterre, on a traité'des machines à vapeur d’une
manière assez complète dans XEncyclopédie britannique. Quelques-unes des données dont
nous nous servons ici sont tirées de ce dernier ouvrage.
8.