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Le dispositif construit à l’Etablissement Aéronautique de Toulouse et qui sera décrit
plus loin, consiste essentiellement à remplacer, dans le plan focal du collimateur, la mire
matérielle à créneaux par une mire immatérielle, à pas et à contraste facilement variables, et
à recueillir, sur un photomultiplicateur, dans l’espace focal de l’objectif à étudier, des signaux
d’amplitude directement mesurable, la sensibilité spectrale du photomultiplicateur devant être
aussi voisine que possible de celle du récepteur qui est normalement utilisé avec l’objectif en
essai.
L’originalité du dispositif réside dans la transformation d’une fréquence temporelle en
une fréquence spatiale, par déplacement de l’image d’une fente à l’aide d’un miroir tournant.
L’éclairement de la fente est modulé sinuso'idalement et l’on forme dans le plan focal du colli
mateur une mire spatio-temporelle immatérielle. La fréquence spatiale de cette mire est défi
nie par le rapport des fréquences temporelles de l’éclairement et du balayage créé par le mi
roir tournant. Le signal recueilli par le photomultiplicateur derrière une fente fine du plan ima
ge est amplifié et intégré; les résultats de cette intégration fournissent directement le facteur
de contraste de l’objectif au point considéré de l’image.
La méthode que nous exposons permettra une économie de temps appréciable pour une
connaissance beaucoup plus complète des objectifs qui pourrait éventuellement guider des re
cherches d’amélioration.
PRINCIPE DE LA METHODE -
Pour simplifier l’exposé et également parce que les méthodes expérimentales utilisées
y conduisent, nous ne considérerons que des objets ou images à une seule dimension; la lumi
nance d’un objet plan ne dépendra que de la direction x : E = E (x) et on estimera qu’il en est
de même dans l’image E’ (x). Dans ce cas, le rapport de contrastes dans la direction x ne dé
pend que de la fréquence fx de l’objet; il en est de même du déphasage de l’image par rapport à
l’image idéale. Nous nommerons fonction de transfert, la fonction complexe dont le module est
le rapport des contrastes et l’argument, le déphasage de l’image.
Le schéma du dispositif sur la figure 1 montre que l’objet test, ou mire, est une fente
très étroite ayant un mouvement uniforme de translation à la vitesse V. La luminance de cet
objet est modulée sinuso'idalement et de la forme : E = E Q + Ej sin 2 n Nt
Si nous notons 6 la distribution de Dirac, l’objet test que nous nommons mire spatio-
temporelle. est défini par
E (x, t) =
E q + E-^ sin (2 n Nt + cp)
6 (Vt - x)
L’image d’un tel objet est décrite dans le temps et l’espace par l’expression
E 0 + E^ sin (2 n Nt + cp )
ô (Vt - x)
A (x)
où (X) signifie produit de convolution; A (x) est l’image d’une fente fine de luminance unité placée
au point x = o
Le produit de convolution s’effectue sur la variable x et la distribution 6 est l’unité de
convolution, on a donc encore :
ô (Vt - x)
A (x) = A (Vt - x)
L’image est donc
E’ (x, t) =
Eq + E^ sin (2 n Nt + cp)
A (Vt - x)
Plaçons nous alors en un point x bien défini de l’image et intégrons l’éclairement reçu, sur la
variable temps, entre - oo et +oo .