Dissymétrie
Dans la méthode photographique, la dissymétrie est la différence qui existe entre les
valeurs de la distance principale correspondant à un même angle de champ, de part et d’autre
de la direction origine. Or, nous l’avons dit, cette direction origine correspond au point princi
pal d’autocollimation.
Nous avons vu que le point principal d’autocollimation pouvait se distinguer du centre
de symétrie (en réalité des centres de symétrie puisque chaque cercle de rayon donné a le sien).
Donc, à deux valeurs d’angles opposées U et -U peuvent correspondre deux longueurs R y et R
différentes en valeur absolue (c’est pourquoi on prend leur moyenne dans la détermination de
l’indice par la méthode photographique). Si le centre de symétrie coïncide, quelque soit l’angle
U considéré, avec le point principal d’autocollimation, la construction de la courbe représentant
la distance principale P en fonction de l’angle de champ U sera symétrique. Donc, jusqu’à preu
ve du contraire, nous devons identifier la notion de dissymétrie de la distorsion au phénomène
de la non-coïncidence des centres de symétrie avec le point principal d’autocollimation.
Il est vrai que des courbes, même symétriques peuvent être différentes pour chaque
plan méridien : autrement dit, le demi-angle au sommet (le tirage) peut varier en fonction de
l’azimut. A l’I.G.N. on appelle cela "dispersion des courbes", mais le terme de "distorsion
cylindrique" proposé par le professeur Thompson reflète mieux l’origine de ce phénomène qui
tient vraisemblablement à la présence dans l’objectif d’un ou plusieurs dioptres qui ne sont pas
des surfaces de révolution. Quant à la dissymétrie que nous avons définie au paragraphe précé
dent, elle s’identifie à la partie principale de ce que le professeur Thompson appelle l’antisymé
trie.
La planche IV donne un exemple concret : celui du cône 17. Son point principal d’auto
collimation est à 60 microns environ du nuage des centres de symétrie, eux-mêmes dispersés
sur une vingtaine de microns. En même temps, l’angle 2 Ug sous lequel est vu le cercle de
rayon R = 8 varie de : 72,9468 à 72,9544 grades, c’est-à-dire de 76 dmgr. Il en va de même
pour les angles sous lesquels on voit les autres cercles. Et de plus, à chaque cercle, corres
pond une amplitude différente de la variation de l’angle correspondant. Donc, l’indice de distor
sion varie avec l’azimut.
Ayant pour origine commune le non-alignement des centres de 8 dioptres sphériques
limitant les lentilles de l’Aquilor, ces défauts sont liés entre eux, et sont liés également à ce
qu’on appelle la distorsion tangentielle : une droite du réseau, passant par l’axe de l’objectif, ou
plus exactement au voisinage de cet axe qui n’existe pas, a pour image à l’infini non pas une droi
te, mais une ligne courbe.
La distorsion tangentielle, est mesurable à l’I. G.N. grâce à un dispositif spécial exis
tant sur le prototype de photogoniomètre radial construit par la S. G. O. Elle le sera aussi par
la méthode photographique avec le nouveau plateau goniométrique qui remplacera prochainement
le plateau de Prin. Pour le cône n° 17, les mesures, réduites en microns dans le plan du réseau^
donnent les résultats suivants :
diamètre
La distorsion tangentielle est négligeable dans le plan méridien correspondant à la di
rection point principal d’autocollimation - centres de symétrie. Dans la direction perpendiculai
re, la valeur de la distorsion tangentielle à 8 cm du centre est de 17 microns, soit un peu moins
du tiers de la distance du point principal d’autocollimation au centre de symétrie du cercle 8
(-62 microns). Ce rapport du tiers est encourageant dans la mesure où il a été prévu par le
calcul en 19 56 par R.W. Fish, vice-président de la commission I de la Société Internationale de
Photogrammétrie. EL a néanmoins besoin d'être confirmé. On voit que les possibilités d'études
sont inépuisables.
- 43 -
R =
- 8 cm
- 4 cm
+ 4 cm
+ 8 cm
0
- 200
1,5
0,8
0,8
1,5
100
- 300
17,3
4,7
5,7
17,3