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à la fois guides pour aider à l’identification et compléments pour mettre en place les éléments
invisibles ou cachés.
L’interprétation, qu’il s’agisse d’opérations spécialisées ou de cartes topographiques,
a toujours pour base un travail de terrain au cours duquel les éléments du paysage sont compa
rés à leur représentation photographique, où est établie la correspondance terrain-photo, et
qui aboutira à l’établissement du matériel d’instruction qui permettra au restituteur d’acquérir
une certaine connaissance de cette correspondance. Souvent aussi est effectué un précomplète-
ment, plus ou moins complet suivant qu’il porte sur tous les détails à cartographier, ou plus
généralement sur certains éléments particuliers dont l’identification dans l’appareil serait plus
délicate : il aboutit donc à un certain nombre de points ou de lignes connus, et l’interprétation
a le caractère d’une interpolation entre ces points et lignes connus avec l’aide de l’information
apportée par la photographie. Dans certains cas, et suivant le but recherché de la carte, la
restitution sera suivie d’un complètement, post-complètement vaut-il mieux dire. Le processus
utilisé, avec ou sans pré ou post-complètement, interprétation uniquement à l’appareil ou éga
lement au stéréoscope, dépend d’un grand nombre de facteurs : considérations économiques,
personnel disponible et valeur de ce personnel, contrôle de terrain déjà effectué ou à faire,
accessibilité et distance des zones cartographiées, qualités demandées à la carte, etc ...
L’interprétation peut être effectuée en un seul temps, dans l’appareil, si elle ne pré
sente aucune difficulté; sinon elle peut se faire en deux temps : l’un, dans un stéréoscope, per
met l’identification proprement dite du détail ou de la surface, apportant une information quali
tative, l’autre dans l’appareil ajoute une information géométrique, mise en place du détail
ponctuel, ou tracé de sa forme, ou limitation de la surface interprétée : ces deux temps peuvent
se suivre dans un ordre variable.
Les éléments qui limitent les possibilités d’interprétation dans l’appareil sont princi
palement le champ réduit et le grossissement important, qui empêchent la vue d’ensemble du
couple qui aurait facilité l’identification.
Nous allons maintenant étudier les méthodes et problèmes d’interprétation dans l’éta
blissement des cartes aux diverses échelles, comment se combine l’interprétation à l’appareil
de restitution, au stéréoscope et sur le terrain dans les divers cas : nous commencerons par
le cas des échelles moyennes : 1/20. 000 ou 1/25.000, puis des petites échelles : (1/50.000 ou
1/200.000), enfin des grandes échelles (1/10.000 et au dessus).
A - TRAVAUX AUX ECHELLES MOYENNES
L’exemple-type de ces travaux sera la carte au 1/20. 000 (ou 1/25.000), de France,
telle qu’elle est établie à l’Institut Géographique National. Etant donnée l’importance de cette
carte (carte de base), la haute qualité qui lui est demandée, ainsi que la facile accessibilité de
ces régions, un complètement sera effectué dans tous les cas : ceci restreint donc l’importance
de l’interprétation réalisée dans les stades antérieurs que sont la restitution et la mise au net
des stéréominutes. Au stade appareil, le restituteur se contentera de tracer les lignes plani-
métriques et les détails que le dessinateur d’appareil repassera à l’encre à des couleurs con
ventionnelles, mais sans dessiner de signes conventionnels : il procède donc à une interpréta
tion assez limitée et le document qu’il fournit est surtout le support géométrique de l’interpré
tation plus détaillée qui suivra. C’est au moment de la mise au net, que celle-ci s’effectue et
que les détails restitués sont traduits en signes conventionnels par un topographe confirmé,
connaissant bien le terrain, les photos et ayant l’habitude de leur comparaison : si cependant il
se trouve devant une incertitude, il la signalera sur un document annexe, laissant au complé-
teur le soin de la trancher. Enfin, le complètement, technique de terrain, précisera l’interpré
tation effectuée au stade précédent, la corrigera éventuellement; la complétera en cas d’omis
sions, et aussi ajoutera tous les détails que n’a pu fournir la photographie, soit qu’ils soient
invisibles à l’échelle, soit qu’ils ne puissent y apparaître (toponymie, limites administratives,
.. . ) : le compléteur procède à la fois par interprétation des photographies et parcours du ter
rain pour contrôler cette interprétation. Le guide de l’interprétation, dans cette cartographie,
est la liste des éléments que l’on veut voir figurer sur la carte.