Nous nous trouvons là devant le cas où sont le mieux combinées successivement une
interprétation aux appareils - assez rudimentaire - , sous stéréoscope - beaucoup plus détail
lée - et enfin sur le terrain : il semble que ce soit là la combinaison optimale de ces trois mé
thodes d’interprétation, à réserver cependant à des cartes que l’on veut très précises et très
complètes : elle exige dans les deux derniers stades des opérateurs très entrainés en photo
interprétation et dans le domaine de la correspondance photo-terrain : l’emploi de cette méthode
élimine toute incertitude, puisqu’un passage sur le terrain permet de régler tous les problèmes,
et c’est la seule qui assure une garantie presque complète de la qualité de la carte, dans la me
sure où le dernier opérateur effectue son complètement à fond : elle ne permet pas cependant
de négliger l’interprétation aux deux premiers stades, car chacun dépend du précédent et une
défaillance de l’un, alourdissant d’autant la tâche du suivant, compromettrait la bonne réalisa
tion de l’ensemble.
B - PETITES ECHELLES (1/50. 000 à 1/200. 000)
Ces échelles concernent essentiellement les travaux relatifs à la cartographie des pays
d’outre-mer : le fait que le document cartographique obtenu soit à échelle inférieure ou égale
aux photographies posera un problème supplémentaire : celui de la généralisation. D’autre part
interviendront des éléments nouveaux : intérêt économique moindre de certaines régions trai
tées, immensité de ces régions d’accès souvent difficile, organisation plus difficile des mis
sions de complètement, etc ... qui modifient les techniques mises en oeuvre en réduisant en
particulier les travaux de terrain.
Le complètement n’est plus systématique; rarement pratiqué pour la carte au 1/50.000
type O. M. ou pour celle au 1/200. 000 des régions désertiques, il tend, pour le 1/200.000 nor
mal à être remplacé par un précomplètement. Plusieurs problèmes sont donc à résoudre :
1) généralisation (déjà cité), 2) rendu de la végétation, 3) rendu des sols, exigeant des métho
des d’interprétation différentes.
1) Généralisation
a) cas de la cartographie au 1/50. 000 : bien que photographie et carte soient à la même
échelle, le caractère particulier du terrain pose ce problème : limites très découpées, dont il
convient de simplifier le tracé; détails multiples, comme par exemple traces de pistes multi
ples et serrées, parmi lesquelles il convient de choisir un tracé principal, ou moyen; groupe
d’arbres rapprochés, pour lesquels on trace le contour de l’ensemble; agglomérations. Cette
généralisation est surtout l’affaire de la rédaction (il n’y a pas de "mise au net"), mais inter
vient déjà à la restitution dans l’appareil : elle exige toutefois un examen des photographies à
l’oeil nu, sous stéréoscope, qui permet mieux que dans l’appareil, pour les raisons de champ
et de grossissement déjà exposées, de dégager les grandes lignes à tracer;
b) échelle de 1/200.000 : l’échelle des photographies est souvent 1/50.000 à 1/60.000 et
peut être, au minimum, de 1/96. 000, c’est-à-dire plus de 2 fois plus grande que la carte éta
blie. La généralisation devient quasi-obligatoire et doit porter surtout sur ; l’hydrographie et
le rendu de la morphologie (failles, strates ...); les routes et pistes, les agglomérations et
les limites de végétation.
Hydrographie et morphologie : leur cas est important puisque conditionnant en partie
le rendu du terrain. Il est cependant difficile au restituteur, p>our les raisons exposées plus
haut, de la faire efficacement, et c’est au stade de la mise au net qu’elle interviendra : la sup
pression des détails et la simplification des formes seront faites par le dessinateur, avec exa
men des photographies sous stéréoscope évidemment. Pour les guider dans ce travail, l’un
comme l’autre, on peut concevoir de procéder à une réduction de la photographie originale à
l’échelle de la carte, puis de maquiller celle-ci en traçant tous les détails à cartographier : ce
document leur permettrait de se rendre compte des éléments essentiels de construction du ter
rain à conserver après généralisation. Il pourrait d’ailleurs être utile au stade de l’instruction
des restituteurs.
Routes et pistes ; leur généralisation, sans difficulté notable, doit les conserver dans
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