Commission Vil 
ÉLABORATION DE CARTES GÉOMORPHOLOGIQUES ET SÉDIMENTOLOGIQUES 
DU LITTORAL DU GOLFE NORMAND-BRETON 1 A L'ÉCHELLE DE I/10.000 
QUELQUES PROBLEMES ET METHODES 
Yvonne BEIGBEDER 
Directeur-Adjoint du Laboratoire de Géomorphologie de 
l’Ecole Pratique des Hautes-Etudes, Dinard 
Le choix d’une échelle relativement grande (1/10. 000) pour l’élaboration d’une carte 
géomorphologique et sédimentologique du Golfe Normand-Breton, montre qu’il s’agit de travaux 
d’analyses précises. Aussi ces cartes ont-elles essentiellement un caractère analytique, tout 
au moins dans une première phase. Il paraît en effet indispensable de constituer un inventaire 
graphique des faits, aussi objectif que possible, avant de présenter une carte synthétique, qui 
ne pourrait éviter d’être surtout interprétative. Deux problèmes principaux se posent : 
- celui de la mise en place d’une planimétrie assez exacte et suffisamment détaillée pour 
permettre à des chercheurs d’origines parfois différentes la localisation précise des études ef 
fectuées sur les photographies aériennes, sur le terrain et en laboratoire. 
- celui du principe de représentation. 
MISE EN PLACE D’UN CANEVAS PLANIMETRIQUE ET TRAVAUX SUR LE TERRAIN 
a- Les documents existant. 
Il n’y a encore, pour cette partie de la France, à l’exception de l’extrémité septentrio 
nale du Cotentin, aucune carte topographique à grande échelle. Les coupures à 1/50.000 édi 
tées par l’Institut Géographique National, en noir ou en couleurs, ne sont que les agrandisse 
ments mis à jour de l’ancienne carte d’Etat-Major à 1/80.000. Elles ont donc été dressées sur 
la base de travaux géodésiques et topographiques classiquement employés avant l’usage de la 
photographie aérienne. Elles sont évidemment insuffisantes pour des analyses de détail. Les 
cartes allemandes et anglaises, faites hâtivement pendant la dernière guerre, n’apportent, mal 
gré une échelle plus grande (1/25. 000) et des courbes de niveau, que des éléments encore trop 
incertains et incomplets. Elles sont en outre difficiles à se procurer, et la consultation de l’en 
semble de la collection pose des problèmes pratiques. 
Par contre, plusieurs missions de photographies aériennes prises par l’Institut Géo 
graphique National recouvrent cette région. Elles sont en général à 1/25. 000 et leur qualité fa 
cilite leur exploitation. Pour des raisons pratiques, les prises de vue n’ont cependant pas pu 
être faites en fonction des heures de marée, ce qui est regrettable, à cause de l’ampleur de 
l’estran découvert à marée basse. Une échelle plus grande fournirait d’autre part des rensei 
gnements plus précis. Il existe quelques collections, comme les photographies prises pour les 
(1) Les méthodes que nous allons exposer ici ne nous sont pas personnelles. Elles ont été mises 
au point, en équipe, au Laboratoire de Géomorphologie de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, 
sous la direction de M. le Professeur F. Ruellan. L’intérêt de ces cartes a déjà été traité dans 
: "Les études océanographiques littorales et sous-marines par l’interprétation des photogra 
phies stéréoscopiques. La carte à l/lO.OOO du Golfe Normand-Breton" par F. Ruellan. Archi 
ves Internationales de Photogrammétrie, T. XIV, Symposium de Delft, sept. 1962, p. 432-437. 
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