174
et sa couleur noire assure un bon contraste. Les expériences ont été faites sous un appareil
photographique disposé de façon à prendre des vues verticales, faciles à comparer aux vues
aériennes des dépôts côtiers.
On voit que les premiers cordons à partir de AC vérifient sensiblement la loi :
1 - 2 =-£- = 2 - 3
2
les autres particularités intéressantes sont indiquées, sur la planche I, dans le commentaire
particulier à chaque photographie.
La mise en oscillation de l'eau a été obtenue en agitant simplement la cuvette à la main
dans le sens longitudinal. Il en résulte une légère translation qui augmente un peu la distance
A - 1, le mouvement de l'eau ne pouvant être, dans ces conditions, rigoureusement vertical
contre la paroi AC .
III-LES SEICHES
On entend actuellement par ce terme les états oscillatoires permanents dont peut être
le siège un bassin plus ou moins fermé : lac, golfe ou détroit.
Les oscillations ont toujours pour origine un phénomène dynamique (houle, vent, varia
tion de pression). Mais leur allure, leur période, et la longueur d'onde en chaque point du bas
sin dépendent de la structure de celui-ci. Il s'agit d'une oscillation entretenue analogue à celles
des tuyaux sonores. De même que ceux-ci ne peuvent donner chacun qu'une série limitée de notes,
une nappe d'eau n'est susceptible que d'un certain nombre de modes d'oscillation stables, pas
sant de l'un à l'autre par décrochage brusque et non par variation continue.
La photographie II/1 montre, dans le bassin qui a servi aux expériences des photogra
phies 1/1 et 1/2, une seiche totalement différente, produite par une excitation transverse. On
voit nettement, sur la photographie, le passage d'un mode d'oscillation à un autre selon la pro
fondeur de la tranche de bassin considérée.
La photographie II/2 montre une seiche complexe; obtenue en donnant au bassin utilisé
une forme irrégulière, par addition de deux reliefs de plâtre moulé.
Alors que le clapotis résulte d'une seule réflexion et de l'interférence d'une onde venue
de loin avec l'onde réfléchie, une seiche est généralement le résultat de réflexions multiples.
Toutefois, près d'obstacles imposant une condition précise, la seiche peut présenter localement
une structure simple. Cela ne l'empêche pas d'être, dans son ensemble, d'une complexité
défiant le calcul.
On est donc conduit, pour l'étude des oscillations stationnaires d'un bassin, à renoncer
au calcul direct pour se rabattre sur un calcul analogique. Une des formes de celui-ci est la
représentation par un modèle réduit. La relation entre les lignes nodales des seiches et les
dépôts de matériaux légers peut faciliter l'exploitation d'un tel modèle , en permettant d'obtenir
par simple photographie verticale le tracé des lignes nodales correspondant â des conditions
déterminées.
Les photographies aériennes montrent, dans un certain nombre de golfes et de lacs, des
formes alluviales attribuables à des seiches. Les formes marines ne sont généralement obser
vables que dans des mers à marées faibles : dans les autres, les courants de jusant altèrent ou
détruisent en général ces dépôts fragiles