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à fait comparable à celle de la vieille technique du léger masque flou positif. On profite généra
lement de la diminution apparente du contraste utile du cliché ainsi compensé pour choisir un
papier de gradation utile plus grande. Ceci permet d'exalter les contrastes de petits détails et
d'améliorer la perception de ces derniers. On a donc raison de procéder ainsi, mais à condi
tion de demeurer dans de sages limites. C'est sans cesse qu'il faut lutter contre l'emploi, dans
les laboratoires, de papiers de trop faible gradation utile, donc trop contrastés, donnant des
images allant d'un presque blanc quasi uniforme à un presque noir non moins uniforme. Or, il
est très important que les topographes qui exécutent sur le terrain le complètement de la resti
tution photogrammétrique disposent de photographies très riches en demi-teintes et ignorant
aussi bien le blanc sans détails que le noir bouché. L'épreuve est sans doute moins flatteuse et
moins esthétique que celles que les fabricants ont coutume de montrer pour vanter la qualité de
leurs chambres de prise de vues : elle est beaucoup plus utile au technicien.
Il arrive toutefois souvent que des missions de prise de vues soient exécutées à des fins
particulières. Prenons l'exemple de l'inventaire forestier. On devra rechercher le meilleur
parti des éléments intéressants (ici les forêts et les bois) au détriment du reste. On surexpose
ra donc, dans l'exemple choisi, en prise de vue panchromatique. Au tirage du papier, que la
mission ait été exécutée en tenant compte de ses fins particulières ou non, on sacrifiera tout ce
qui n'est pas forêt et on obtiendra le meilleur résultat en sous-exposant légèrement et en choi
sissant une gradation de papier nettement plus élevée que celle qui eût convenu à un bon rendu
d'ensemble.
Dussé-je provoquer la réaction de constructeurs de certaines tireuses à compensation
automatique (je préférerais susciter les progrès techniques d'un matériel simple, robuste et
relativement peu coûteux), je ne puis passer sous silence la comparaison des performances don
nées par les tireuses électroniques à contre-réaction et de celles que permettent les tireuses
utilisant la fluorescence (effet Seebeck), dès lors que la densité moyenne du négatif n'est pas
très faible. Les graphiques représentés par les figures 1 et 2 ont été obtenus dans les conditions
suivantes : on a choisi un négatif constitué de bandes rectangulaires contiguës dont la densité
s'échelonnait de 0,1 à 1, en progression arithmétique de raison 0,1. Il a été tiré d'abord sans
aucune compensation, d'une part sur tireuse électronique, d'autre part sur tireuse fluorescente
Les densités du papier par réflexion se sont échelonnées respectivement de 1, 42 à 0, 1 et de 1,5
à une valeur très voisine de zéro. Puis on a tiré ce même cliché sur un papier de même grada
tion (qui restera identique tout au long de l'expérience), mais à la compensation maximale,
d'une part au moyen de la tireuse électronique, d'autre part, avec la tireuse fluorescente. Avec
le premier de ces instruments, les densités par réflexion du papier ont été ramenées de l'inter
valle 1,32 à l'intervalle 0,4, avec la seconde tireuse de l'intervalle 1,5 à l'intervalle 1,20. Puis
on a confectionné des films de densité homogène, de valeurs respectivement égales à 0,5, à 1
et à 1,5. La superposition successive de ces films au cliché original a permis d'obtenir l'équi
valent de clichés de densités allant respectivement de 0, 6 à 1, 5 , de 1, 1 à 2, 0 et de 1, 6 à 2, 5.
La tireuse électronique a rendu pour chacun de ces trois clichés des intervalles de densité res
pectivement égaux à 0, 5 (contre 0, 4 pour le cliché original seul), à 0, 75 et à 1, 0. A contraste
utile constant du cliché, l'accroissement de 0, 5 en 0, 5 de la densité moyenne s'est ainsi traduit
par des compensations de plus en plus faibles : 0, 4 - 0, 5 - 0, 75 et 1, 0 contre un intervalle de
densité par réflexion du papier égal à 1, 32 en l'absence de compensation. Mais les résultats ont
été incomparablement moins bons avec la tireuse fluorescente : 1, 3 pour un accroissement de
0, 5 de la densité du négatif (contre 1, 2 pour le cliché original seul) et 1,4, pour un accroisse -
ment de 1, 0 de la densité du négatif alors que sans compensation, l'écart de densité par réfle
xion du papier était 1,5. (6) On ne peut qu'en conclure que lorsque la densité moyenne du cliché
est tout simplement . . . moyenne, le rayonnement rouge extrême et infra-rouge est à peu près
complètement absorbé par le négatif qui n'arrive plus à moduler la source utilisée pour le ti
rage.
Une très récente communication de M. Erik Welander signale la possibilité de remédier
partiellement aux défauts des tireuses à effet Seebeck qui viennent d'être signalés. Il est possi
ble d'accroître le degré de compensation donné par ces appareils, moyennant deux précautions :
(6) On s'est dispensé de faire des mesures avec un accroissement uniforme des densités égal à 1,5.