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a) adoption d'un filtre pour l'ultra-violet très efficace (la lumière UV de la source excitatrice
qu'il laisse passer nuit à la compensation des grands contrastes du négatif puisqu'elle ne saurait
être modulée par le cliché), au prix d'un allongement sensible de la durée de l'exposition, et
b) utilisation d'un ventilateur empêchant l'échauffement du matériel.
Notons que l'éclairage quasi dirigé des tireuses à compensation électronique donne, dans
les cas normaux, une définition de l'image positive sensiblement meilleure que la lumière dif
fuse provenant de la plaque fluorescente des appareils à effet Seebeck, cette dernière n'étant
pas au contact immédiat du cliché dont elle est séparée par le filtre UV et une glace. D'ailleurs
l'interposition d'un dépoli dans une tireuse électronique diminue, comme on peut s'y attendre,
la finesse de l'image positive, ainsi que le montrent les résultats suivants, obtenus dans des
conditions par ailleurs identiques :
contraste
Nombre de traits résolus par mm de la mire image
logarithmique
de la mire
tireuse électroni
que sans diffuseur
tireuse électroni
que avec diffuseur
tireuse
fluorescente
1,4
90
70
60
0, 2
45
35
35
L'objectivité exige d'ajouter que pour les clichés faibles, de densité moyenne peu élevée,
la tireuse fluorescente permet d'obtenir un résultat honorable là où la tireuse à compensation
électronique est décevante (là où cette dernière n'a que faire, d'ailleurs).
Couleurs naturelles et fausses couleurs.
Il serait aussi injuste que ridicule de nier l'intérêt des photographies aériennes prises
dans l'infra-rouge, qu'il s'agisse de noir et blanc ou de fausses couleurs. Loin de moi cette
idée ! La prise de vues dans l'infra-rouge rend d'immenses services, notamment dans deux do
maines : a) étude de la vie de la végétation et de son degré de sécheresse (7), b) étude d'un ré
seau hydrologique de surface, apparaissant en noir sur les positifs noir et blanc et recherche
des eaux sous-jacentes, révélées par des taches claires, celles que donne une végétation de fai
ble hauteur, qui, grâce à ces eaux, est plus humide que la végétation avoisinante et possède de
ce fait un facteur total de réflexion diffuse plus élevé dans l'infra-rouge. Néanmoins, il paraît
bon d'attirer l'attention sur quelques points :
il faut un long temps de travail continu à un photo-interprète pour se familiariser avec
les photographies aériennes prises dans l'infra-rouge et en tirer le meilleur parti ; cela vient
peut-être de la très grande habitude qu'il a de lire des photographies panchromatiques. Dans le
même ordre d'idées, nous avons fait une curieuse constatation, assez paradoxale, à l'IGN fran
çais : des opérateurs topographes, chargés de compléter sur le terrain les stéréominutes ve
nues de restitution et disposant d'excellentes photographies aériennes en couleurs, ont été dé
routés par leur aspect, au point de regretter les traditionnels tirages panchromatiques en noir
et blanc. Et pourtant les photographies étaient à grande échelle, circonstance qu'apprécient par
ticulièrement les compléteurs ; habitudes de travail mises à part, il est incontestable que les
contrastes sont souvent meilleurs sur la photographie en noir et blanc : l'élimination de la dif
fusion atmosphérique par un filtre orange en est sans doute la principale cause, mais il semble
qu'il n'y ait pas que cela ; en général, la structure du terrain est extrêmement complexe et ri
che en détails ; à cet égard, la photographie en couleurs la suit de très près ; tout en offrant en
core une extraordinaire quantité d'informations, les unes utiles à tel usager, superflues et gê-
(7) Etude qui va très loin puisque c'est elle qui renseigne les archéologues sur l'existence de constructions disparues, là
où la structure différente du sol fait qu'il n'a pas la même humidité que dans l'environnement.