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Ainsi débuta une querelle entre les partisans de la ''métrophotographie graphique', dans
laquelle on emploie des bases longues, des axes fortement convergents et qui détermine par in-
tersection graphique, nécessitant des constructions délicates, la position dans l'espacede points
caractéristiques du monument en nombre forcément limité, et les partisans de la "'stéréophoto-
grammétrie" qui impose des bases plus courtes et des convergences limitées permettant l'exa-
men stéréoscopique des clichés mais qui conduit à un tracé continu et trés précis de tous les
éléments du monument dans leurs moindres détails. La premiére méthode ne demande, pour
l'exploitation des photographies, que des matériels simples et peu coüteux ; la seconde exige des
appareils beaucoup plus compliqués et onéreux, L'esprit et les possibilités de l'une et de l'autre
ne sont, à vrai dire, pas les mêmes. La métrophotographie graphique, qui ne saurait être ap-
pliquée que par un spécialiste des monuments, fut surtout mise en œuvre par des architectes ;
la stéréophotogrammétrie, qui a un caractère beaucoup plus technique, fut principalement prô-
née par des géodésiens et des photogrammètres. La querelle devait se poursuivre jusqu'à la se-
conde guerre mondiale. Reflètant sans doute un manque de collaboration suffisamment étroite
entre les architectes et les techniciens de la photogrammétrie, elle explique en grande partie
pourquoi les méthodes nouvelles de relevé n'ont pas connu, dans tous les pays, l'essor que l'on
aurait pu espérer. Une conséquence fort regrettable aura été, en particulier, l'incompréhension
presque générale de l'intérêt majeur que présentaient les archives photogrammétriques des mo-
numents.
DoleZal, par exemple, dés 1898, rêvait de créer un "Messbildanstalt'' autrichien ; mal-
gré l'appui du Prof. Dvofak, historien d'art, il n'y parvint pas. Sur le plan national, puis sur le
plan international, avec toute l'autorité que devaient lui conférer la fondation et la présidence
de la Société Internationale de Photogrammétrie, il ne cessa pourtant jamais jusqu'à la fin de
sa vie (1955), de mener, selon l'expression d'Henri Roussilhe, "sa croisade" en faveur des ar-
chives photogrammétriques des œuvres d'art. Le voeu qu'il présenta et fit adopter au Congrès
International de Photogrammétrie de Paris, en 1934, résume son action :
" 1° - Les Sociétés nationales de photogrammétrie plaideront par la parole et par l'écrit
la cause de la photogrammétrie appliquée à l'architecture.
2° - Elles intéresseront à cette cause les architectes, les historiens de l'art et les ar-
chéologues.
3° - Elles proclameront la grande importance des archives de monuments'',
Mais DoleZal ne fut pas entendu.
Avant la première guerre mondiale : prédominance des méthodes d'exploitation graphique
Jusqu'à la guerre de 1914, la méthode d'exploitation des clichés métriques par intersec-
tions graphiques fut, hormis les tentatives autrichiennes, presque seule employée. En Italie,
l'ingénieur Paganini, de l'Istituto Geografico Militare, avait effectué quelques relevés architec-
turaux selon cette méthode, de même qu'en Suisse la Schweizerische Gesellschaft für Erhaltung
historischer Kunstdenkmäler in Basel qui avait obtenu, en 1898, le soutien financier du gouver-
nement fédéral.
Parmi les travaux français, rappelons d'abord, pour son seul intérêt historique, le re -
levé exécuté en 1866 par M. Wyganowski : sous la direction de Viollet-le-Duc, il établit le plan
du château de Pierrefonds à l'aide de la "planchette photographique" du Dr. Chevalier, appareil
qui enregistrait, en chaque station, un panorama complet ayant la forme d'une couronne circu -
laire. Plus importante est l'oeuvre du Dr. Gustave Le Bon. Il prenait presque toutes ses photo-
graphies métriques "de front", en assurant un parallélisme aussi exact que possible entre le
plan du cliché et le plan vertical principal de la facade considérée ; sa chambre était montée sur
une calotte sphérique et le verre dépoli portait un quadrillage millimétrique ; l'appareil était
convenablement orienté lorsque les lignes de ce quadrillage étaient paralléles aux horizontales
et aux verticales de l'édifice. Des jalons donnaient l'échelle de l'image en des plans parallèles
au plan principal, situés à différentes profondeurs. Le Dr. Le Bon releva ainsi de nombreux mo-
numents en Asie. Ses dessins furent, en particulier, publiés dans son ouvrage "Les Civilisa -