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"L'établissement du prix de revient des résultats de la photogrammétrie par intersec -
tion et de la stéréophotogrammétrie, par un relevé comparatif montrant les avantages et les in-
convénients de ces deux procédés'',
et "La construction d'un appareil spécial, simple et de prix modéré, adapté aux buts de
l'architecture, en se bornant au cas normal de la stéréophotogrammétrie'.
Il ne semble pas que le premier de ces voeux ait été suivi d'effet. En ce qui concerne l'ap-
pareil spécial, certaines firmes (Zeiss, Wild) en présentaient déjà, qui ne demandaient que peu
de modifications pour convenir aux relevés d'architecture,
Le développement de la stéréophotogrammétrie architecturale
L'exploitation graphique des clichés par la méthode des intersections perdit cependant
peu à peu ses partisans et seul le Messbildanstalt de Berlin la conserva jusqu'en 1945. En 1934-
35, K.O. Raab mettait en évidence, dans un article du Bildmessung und Luftbildwesen, les mul-
tiples possibilités de la stéréophotogrammétrie, aussi bien pour l'architecture que pour la sculp- e 5
ture, tout en soulignant les dangers de fautes dans la restitution de certaines formes (colonnes
par exemple). Les travaux stéréophotogrammétriques se développérent alors en Allemagne (mo-
numents et statuaire relevés par la Section topographique du Ministère des Finances de Bade et
par l'Ecole Technique Supérieure de Berlin) ; - en Tchécoslovaquie, où le Prof. A. Semerad, de
l'Ecole Polytechnique de Brno, dressa, en particulier, les plans des châteaux de Vranov en Mo-
ravie et d'Orava en Slovaquie ; - en Suisse, où le Cabinet Zurbuchen poursuivait le relevé des
monuments de Berne (église du St-Esprit, cour des Archives de l'Hôtel de Ville, etc ...). En
1943-44, l'Institut Géographique National français effectuait son premier travail stéréophoto -
grammétrique d'architecture sur la Sainte Chapelle de Paris ; cet essai, donna toute garantie
en ce qui concerne la précision et la qualité homogène que l'on pouvait obtenir (de l'ordre du
centimètre pour des prises de vues dont l'éloignement allait jusqu'à 30 mètres) et conduisit à
d'intéressantes conclusions archéologiques sur la chronologie de la construction de l'édifice,
notamment de la grande rosace, en mettant en évidence sa verticalité alors que le mur de façade
est incliné. Le Prof. G. Poivilliers, qui dirigea ce travail expérimental avec l'Ing. en Chef
R. Janicot, définit les caractéristiques d'un matériel de prise de vues spécialement adapté à la
photogrammétrie architecturale (*). Quelques années plus tard (1946) une société privée fran-
çaise, la Société Française de Stéréotopographie, mesurait certains éléments architectoniques
du Pont-Neuf, à Paris, par restitution numérique de clichés pris depuis les berges et en bateau.
Enfin, aux Pays-Bas, fut décidée, dès les premières menaces de guerre en 1938, la 4
constitution d'archives photogrammétriques des monuments, Elles furent établies, de 1938 à © 9
1948, pour les édifices les plus importants de la partie occidentale du pays (églises de Leiden,
La Haye, Haarlem, Delft, ruines de la cathédrale de Rotterdam aprés le bombardement de juin
1940, etc...). Des restitutions partielles furent effectuées sur des appareils universels. Les
sites et convergences étaient mesurés sur les cercles gradués d'un bâti de théodolite qui suppor-
tait soit une lunette, soit une chambre métrique. Ces données ne permettaient cependant pas d'ob-
tenir d'emblée un stéréomodèle parfait et le Prof. Van der Weele, analysant les erreurs instru-
mentales, mit au point une méthode de correction de ces erreurs à l'aide des points de canevas
déterminés topométriquement sur le monument.
Telle était, au lendemain de la seconde guerre mondiale, la situation de la photogrammé-
trie architecturale, Après un siècle de recherches et de travaux, le bilan était déjà important et
les résultats très positifs. Les différentes méthodes d'exploitation des clichés métriques s'étaient
peu à peu précisées. Les procédés utilisant des constructions graphiques furent définitivement
abandonnés après 1945, tandis que,quelques années plus tard, les possibilités accrues de la pho-
togrammétrie analytique vinrent s'ajouter à celles du redressement et de la stéréorestitution, Il
nous faut donc dresser maintenant un tableau des méthodes de relevé et des matériels qu'elles
mettent en œuvre,
(*) MM. Poivilliers et Janicot devaient également diriger, en 1955, la première campagne de
l'IGN en Nubie égyptienne.