III - LES RELEVES PHOTOGRAMMET RIQUES D'ARCHITECTURE :
PANORAMA DES TRAVAUX RECENTS ET ACTUELS
Un exemple : les archives photogrammétriques belges
Aprés la seconde guerre mondiale, c'est la Belgique qui eut le, mérite de relancer l'idée
maîtresse de constituer des archives photogrammétriques de monuments, d'en concevoir la réa-
lisation d'une manière homogène et précise et de mener à bien ce projet : "Créer l'archive de
monuments historiques consiste à réunir tous les éléments nécessaires à la construction des
plans généraux de tous les monuments historiques classés''. L'objectif étant parfaitement défi-
ni, une commission formée d'archéologues, d'architectes et de photogrammètres prépara le
travail. Lorsque celui-ci commença effectivement en 1955, soixante monuments avaient été sé-
lectionnés pour être relevés en priorité dans un avenir immédiat, les premiers essais effectués
à Bruxelles sur la collégiale Saints Michel et Gudule et sur la Maison du Roi de la Grand Place e e
avaient permis de définir les méthodes et le matériel, et ce matériel, construit par la firme
Galileo-Santoni de Florence, était prêt à fonctionner. Le Service de Topographie et de Photo -
grammétrie du Ministére des Travaux Publics et de la Reconstruction, sous la direction del'In-
génieur en chef F. Cattelain, était responsable de la réalisation technique ; architectes et archéo-
logues précisérent, pour chaque monument, les ensembles et les détails à relever.
La méthode est simple, en vue d'une efficacité maximale : emploi de chambres doubles
(f = 150 mm, format 13 x 18 cm) montées sur une base rigide de 2 ou 3 mètres et travaillant
dans le "cas normal', avec toutefois la possibilité d'introduire une certaine convergence qui est
enregistrée sur les clichés ; exceptionnellement, les chambres, dissociées de leur base, sont
fixées sur un théodolite et fonctionnent alors comme un photothéodolite. Les déterminations sur
le monument sont réduites à des mesures de longueur. On prend, de plus, de nombreuses pho-
tographies documentaires de détails en vue de l'interprétation lors d'une éventuelle restitution,
avec une chambre stéréoscopique Condor spécialement réalisée aussi pour cette opération. Un
grand soin est apporté à l'archivage et à la conservation des clichés, Au Congrès International
de Photogrammétrie de Stockholm (1956), d'importants résultats furent déjà présentés, avec
quelques restitutions expérimentales, dont le Palais des Princes Evèques de Liège.
Les travaux se poursuivirent ensuite. Notons aussi un intéressant relevé du Pont de Jam-
bes à Namur, pont du XVIe siècle, partiellement détruit par la guerre et qui devait être à la fois
restauré, élargi et rehaussé, tout en maintenant les caractéristiques architecturales d'origine : -
celles-ci (appareil, tracé des arcs, profil des piles) furent données par le relevé photogrammé- © e
trique . Le méme Service devait également effectuer plusieurs missions en Nubie soudanaise,
sous la direction du regretté P, Vermeir, pour les prises de vues du temple de Buhen, de 1a for-
teresse égyptienne qui l'entoure et des deux temples de Semna.
La situation dans les pays pionniers de la photogrammétrie architecturale : Allemagne, France
Autriche
On ne trouve pas, dés l'abord, une oeuvre systématique comparable à celle de la Belgi-
que dans les pays qui, autrefois, avaient été les promoteurs de la photogrammétrie d'architec-
ture. En RépubliqueDémocratique Allemande, les relevés photogrammétriques ne reprirent vrai-
ment qu'à partir de 1960 lorsque fut créée la Société de Photogrammétrie, société qui constitua
immédiatement un groupe de travail pour l'architecture, la conservation des monuments et l'ar-
chéologie, Alors furent entrepris, par redressement, des relevés d'alignements de façades, en
vue de l'assainissement et de la revitalisation des vieilles villes, et des relevés stéréophoto -
grammétriques de monuments, en vue de leur restauration ; le Vermessungswesen eut une part
importante dans ces travaux.
Mais le Messbildanstalt de Meydenbauer vient de trouver récemment un successeur grâ-
ce à la création, par la Kunstgeschichtliche Bildstelle der Humboldt Universität Berlin, d'un
service chargé d'établir et de conserver les archives photogrammétriques des monuments
(Staatliche Bildstelle) et, en premier lieu, les 76 000 clichés du Messbildanstalt. Ces clichés,