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pris d’en haut, Je crois que la durée des observations pendant les diverses com
munications est trop importante par rapport à l’usage que nous avons fait des
nuits et des jours précédents. Nous ne connaissons pas tous les coefficients de
corrélation entre les communications, les circuits techniques, les expositions,
etc.. . Nous ferons donc mieux de borner là nos efforts pour appliquer la théo
rie photogrammétrique à ce Congrès mondial de Photogrammétrie, et de
déclarer tout simplement, comme avec le facteur C: “Ce fut un grand Succès”.
Si j’essaie maintenant quelques remarques plus sérieuses, nous constatons
une très grande différence entre les Congrès de La Haye et de Washington par
suite de l’apparition de la Commission VII: Interprétation photographique.
La constitution de cette commission technique par la S.I.P. témoigne de
l’importance reconnue à la photographie aérienne en tant qu’excellent outil de
travail entre les mains de tous ceux qui ont à s’occuper de quelque manière des
programmes de dévéloppement économique et de leur mise en oeuvre.
La proposition d’adjonction de cette nouvelle commission VII est venue
de nos amis américains. L’idée a pris naissance ici-même à Washington, dans la
capitale de ce puissant pays, dont les chefs politiques ont compris plus vite et
plus à fond la sévère nécessité d’une amélioration des conditions économiques
et du pouvoir d’achat de ce que nous appelons les pays “sous-développés”. (Ne
sommes-nous pas tous, de quelque manière, sous-développés?)
Les dirigeants américains ont compris que le progrès technique lui-même
ne permit plus de maintenir en sommeil les foules pauvres. Les peuples s’éveil
lent aux moyens que le monde occidental a placés entre leurs mains. Par l’inter
médiaire de leurs dirigeants, que nous avons nous-mêmes instruits, ils conçoi
vent des possibilités de mieux-être pour eux-mêmes. Ils n’acceptent pas plus
longtemps leur misère comme un état normal. Ils aspirent à une vie meilleure.
C’est le grand devoir des pays doués de techniques fortement développées et de
systèmes économiques plus efficaces, d’élever leur standard de vie, pour le bien
non seulement des pauvres, mais aussi des riches.
Les activités visant à réaliser cet énorme programme commencent à peine.
Nous savons toutefois qu’aucun programme de développement économique
d’une surface importante ne peut être efficacement mis en oeuvre dans un délai
raisonnable, sans une couverture aérienne convenable. Nous ne pouvons nous
permettre de suivre les anciens chemins, trop lents. Il y a dans ce programme
une lutte contre la montre. Les peuples qui s’éveillent désirent voir des améli
orations s’accomplir. Le plus léger progrès sera immédiatement salué comme un
grand succès. Mais ils ne peuvent pas et ne veulent pas attendre. Les couver
tures aériennes ont donc une extrême importance, non seulement pour la
photogrammétrie, mais plus encore pour l’emploi des photographies comme
outil économique, pour l’étude des ressources naturelles, pour l’inventare des
richesses.
C’est dans ce domaine étroit, limité, que nous, photogrammètres aériens,
pouvons contribuer à ce programme d’échelle mondiale, chacun dans notre
propre sphère, quelquesuns d’entre nous, directement ou indirectement, au
Centre International de Delft, aux Pays-Bas. Nous sommes tous cependant sur
la voie qui permet de contribuer à ce programme énorme, séduisant, dont
dépendra peut-être l’avenir de nos enfants et celui du monde.