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Il est probable qu’une première difficulté vient de ce que le but pour
suivi n’a pas été compris de la meme façon par tout le monde. Les points de vue
sont, en effet, différents selon qu’il s’agit de celui du constructeur, du théoricien
ou de l’utilisateur. Le premier aura une tendance à rechercher des méthodes de
contrôle qui soient avant tout des méthodes de réglage des divers éléments
entrant dans la constitution d’un appareil de prise de vues. Le second aura sans
doute la tentation de trop bien se souvenir du cours d’optique qu’il a suivi
ou qu’il professe, et ira chercher des distinctions bien subtiles qui n’auront
qu’un lointain rapport avec la pratique. Le troisième ne s’intéressera, à juste
raison, qu’aux résultats d’ensemble qu’il lui est possible d’obtenir avec le maté
riel mis à sa disposition.
Il semble que ce soit à ce dernier point de vue que se placent la plupart des
photogrammètres. C’est donc dans ce sens: qualités de l’appareil complet, que
doit être établi un texte satisfaisant. Il faut donc, quel qu’en soit l’intérêt — et
nous ne le méconnaissons pas à l’I.G.N. où nous nous livrons à toute une suc
cession d’essais: pouvoir résolvant et distorsion de l’objectif nu, sensitométrie
de l’émulsion, déformation du support, photométrie des filtres, courbe de ren
dement des obturateurs, centrage des chambres, etc. ... — abandonner dans la
spécification projetée cet aspect analytique des choses et se contenter d’expri
mer les qualités de l’appareil dans son ensemble.
Nous pouvons tirer de cette affirmation des conclusions telles que cellesci:
— Une chambre à film doit être essayée avec du film; peu importe que son
objectif ait d’éminentes qualités, lorsqu’on l’étudie sur une surface indé
formable, si ses conditions d’emploi ne lui permettent pas de les révéler.
L’essai proposé ne ferait, par exemple, ressortir aucune différence entre
le cône à plaques SOM-Poivilliers, Aquilor, F = 125 mm, 19 X 19 cm,
et le cône à film ayant les mêmes caractéristiques géométriques; on ne
saurait attendre la même précision des deux appareils. L’essai du pouvoir
résolvant doit être fait sur des mires présentant les contrastes et les
brillances que l’on rencontre dans la pratique, de manière à ce que soient
utilisées les ouverutres et durées d’exposition pratiques: un obturateur
doté d’un mauvais rendement obligera à recourir à une grande ouver
ture, avec l’inconvénient d’une vignettisation rapide ou à un temps de
pose prolongé, avec le risque d’enregister les filés dont nous parlerons
dans une prochaine communication. Pourqui même alors ne pas utiliser
des mires en mouvement du type de celles employées dans l’étude que
je viens de mentionner, ou de tout autre type? Cela vaudrait beaucoup
mieux que d’éliminer par un choix arbitraire de l’émulsion (rapidité et
finesse), l’influence, qui peut être désastreuse, de l’obturateur;
— Les essais doivent être faits dans des conditions de température et d’hy
grométrie semblables aux conditions normales d’emploi; qu’importe que
la distorsion mesurée aux essais de laboratoire l’ait été dans un plan bien
défini, si dans la pratique, on ne parvient pas à donner à la surface sen
sible cette forme bien définie?
Citons un deuxième point de vue qui peut expliquer une partie des diffi
cultés rencontrées: il semble bien que les auteurs de la dernière proposition
aient en vue de définir la chambre type d’une série de fabrication: on ne s’in
quiète guère des dissymmétries de la distorsion, on ne la mesure que sur un ou