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qui sont homologues à 0 m.,20 près (pour un filé de 1 mètre) à l’échelle du
g
terrain. Il en résulterait une erreur en nivellement de 0 m.,20 x .
ti
Des essais pratiques seraient nécessaires pour lever tous les doutes. Ils
pourraient consister à photographier des polygones préparés spécialement,
contenant de petites bandes de luminances très variées et quelques accidents
de terrain; on photographierait ce polygone dans 2 directions de vol perpen
diculaires, et on comparerait les restitutions aux mesures faites au sol. Les
essais pourraient être effectués avec des avions différents et diverses durées
d’exposition de manière à faire apparaître, à la même altitude et avec la
même focale, des filés de longueur différente.
III. De toutes façons, il n’est pas douteux qu’il faille chercher à
éliminer le filé dans les levés photogrammétriques à très grande échelle.
Quelle solution convient-il d’adopter à cette fin ?
La solution qui vient à l’esprit consiste, comme on l’a fait pour les
appareils de prise de vues utilisés par l’aviation de renseignement, à donner
à la surface sensible un déplacement compensant celui de l’image optique
pendant la durée de fonctionnement de l’obturateur. Ce procédé donnerait
une image nette, mais les repères de fond de chambre perpendiculaires à la
ligne de vol s’imprimeraient en flou; ce sont eux qui présenteraient un filé
dont l’axe de symétrie ne correspondrait pas nécessairement à la position
théorique du repère, en raison des variations de vitesse, certainement impor
tantes, subies par l’émulsion dans son déplacement : il serait sans doute
possible de tirer cependant un certain parti de ces repères flous et l’on peut
concevoir qu’il soit préférable d’obtenir une image nette du terrain, quitte à
tâtonner pour mettre en place les clichés sur l’appareil de restitution. Cette
solution aurait cependant un autre inconvénient grave : la mise au foyer de
l’émulsion, qui doit subir une translation pendant la prise de vues, ne saurait
être rigoureuse, et surtout, sa planéité s’il s’agit d’un film laisserait à
désirer; il pourrait en résulter de sérieuses déformations de la perspective
(même si l’image était nette parce que la totalité de l’émulsion se serait
trouvée maintenue dans une profondeur de foyer relativement étendue).
On pourra certainement en utilisant des émulsions rapides et des obtu
rateurs à très court temps de pose réduire de façon appréciable la longueur du
filé (1).
(1) L’intérêt de disposer d’émulsions très rapides ne se présente pas seulement pour les travaux
à grande échelle. Il semble, à la suite de certains essais de laboratoire exécutés en divers pays, qu’on peut
espérer doubler, voire tripler, la rapidité courante actuelle (100 A.S.A.), sans qu’il en résulte une
augmentation excessive du grain.
Un tel résultat, passant dans la pratique, aurait l’avantage de permettre plus fréquemment l’em
ploi de faibles ouvertures, par exemple F/14, ce qui débarrasserait les photos à grand champ des pertes
de lumière par vignettisation. Il permettrait aussi plus facilement l’emploi de filtres partiellement métal
lisés au centre et contribuant de ce fait à donner une meilleure distribution de la lumière en compensant
1 influence de l’inclinaison des rayons lumineux sur la clarté de l’objectif.