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Mr Schermerhorn: Mr Bonneval demande si je suis d’accord sur la division
des erreurs en trois types. Je suis tout à fait d'accord, comme on peut le voir en
lisant les rapports sur le congrés international de Rome. Je suis également d'ac-
cord sur le fait que la théorie des moindres carrés n'est exacte qu'aprés élimina-
tion des erreurs systématiques. Le mérite de la méthode frangaise est d'éliminer
aussi bien que possible les erreurs instrumentales. J'apprécie cela et aussi l'amé-
lioration qui a été obtenue dans les résultats. Le probléme difficile qui reste à
résoudre est celui des erreurs appelées locales systématiques, ou sauts. S'il est
exact que la méthode Poivilliers peut les éliminer, il n'est pas nécessaire que Mr
Bonneval les inclue dans sa communication: la méthode des moindres carrés
serait directement applicable aux résultats. Pour moi, la question de savoir si
l'élimination selon Poivilliers est applicable n'est pas encore tranchée. A ce pro-
pos, je veux rappeler les expériences avec billets de loterie, publiées parle Pro-
fesseur Roelofs au Congrés de 1948. Jusqu'à présent, ces résultats n'ont pas été
réfutés. Mr Roelofs explique la présence des erreurs locales systématiques par
l'accumulation des erreurs accidentelles. Si c'est le cas, sa méthode de compen-
sation est parfaitement applicable.
Mr Bonneval: Il est naturel de chercher à éliminer l'influence des erreurs
systématiques par le mode opératoire, mais je ne crois pas qu'en l'état actuel de
la technique, aucune des méthodes d'aérotriangulation effectivement pratiquée
puisse prétendre avoir obtenu ce résultat. Les méthodes de Mr Poivilliers, si
elles apportent une bonne contribution à la solution de ce problème, ne l’ont
certainement pas complètement résolu. En photogrammétrie, comme en toute
science d’observation, toute erreur systématique, même très faible, est grave
parce qu’elle est systématique. Il me paraît donc indispensable d’être en posses-
sion d’un procédé permettant de déceler, par l’examen des résultats obtenus,
les erreurs systématiques de toutes catégories, et de corriger de ces erreurs les
observations, avant application de n’importe quel procédé de compensation
s’appuyant sur le principe de l’existence unique d’erreurs accidentelles.
Mr Reading: Toutes nos expériences rendent évident qu’il existe trois sor-
tes d’erreurs: les systématiques que nous pouvons mesurer et corriger, les acci-
dentelles qui généralement suivent la loi de Gauss, et des erreurs plus grandes
qui se produisent à intervalles irréguliers. Nous pouvons éliminer les erreurs
systématiques et accidentelles par le calcul et la compensation au moyen des
contrôles terminaux. Ce sont les erreurs occasionnelles importantes qui nous
donnent des ennuis.
Dans la triangulation terrestre, nous avons des quadrilatères ou autres figu-
res qui nous permettent, par l’existence de conditions supplémentaires: ferme-
tures de triangles, équations aux côtés, d’eliminer les mesures affectées d’erreurs
excessives, par suite de la réfraction ou de causes inconnues. Si un pointé au
théodolite présente un écart à la moyenne de plus de cinq secondes, si les tri-
angles ne ferment pas à une seconde près dans les triangulations de premier
ordre, nous reprenons les observations dans des conditions différentes.
Il est évident qu’en triangulation aérienne, nous devons trouver de telles
conditions additionnelles qui nous permettront de déceler et de rejeter à coup
sûr les erreurs excessives. Nous serons tous désireux de vérifier si le critère de
la parallaxe transversale imaginé par Mr Poivilliers est suffisant. Pour déter-
miner si les procédés recommandés par Mr Bonneval et si les élégantes solutions