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mathématiques du professeur Roelofs sont les plus pratiques, il faudra égale-
ment que d'autres fassent des essais pratiques.
Comme l'a indiqué Mr Santoni, on peut trouver une aide dans sa photo-
graphie solaire et dans la photographie de l'horizon telle qu'elle est pratiquée
en Finlande. Ces dispositifs fournissent les conditions supplémentaires qui per-
mettent de déceler les erreurs excessives. La photo d'horizon parait particulié-
rement efficace dans les régions arctiques, où le beau temps est généralement
dépourvu de brume. Dans les régions tropicales, l’horizon bien défini est sou-
vent difficile à obtenir en photographie. D’après notre expérience de la cham-
bre à neuf lentilles, je suis sûr qu’on pourrait construire une chambre à sept
lentilles grand-angulaires qui photographierait toute chose visible depuis le
nadir jusqu’à l’horizon, dans toutes les directions. Le recouvrement dans toutes
les directions d’une série de clichés obtenus au moyen d’une telle chambre don-
nerait la possibilité de déceler et d’éliminer toute cause locale d’erreur excessive.
Il est bon d’avoir, comme ce matin, de sérieuses discussions où s’expriment
de franches différences, car c’est la voie du progrès. J'ai le souvenir personnel
de nombreux exemples de ce que les savants et les ingénieurs, si consciencieux
et si soigneux qu’ils soient, sont tout simplement incapables de discerner une
hypothèse erronée dans un travail où ils ont un vif intérêt personnel. Je me sou-
viens d’un amiral de cuirassés qui insistait sur le fait que la puissance de feu
d’un seul cuirassé équivalait à la puissance offensive de neuf porte-avions. Or,
dans le même discours, moins de dix minutes auparavant, il avait dit: ,.L'essence
de la stratégie navale est de faire peser toute notre puissance de feu sur l’ennemi
avant qu’il ait pu réunir la sienne, et de le détruire ainsi morceau par mor-
ceau”. Ce discours a été tenu en 1938.
Tous, autant que nous sommes, avons de ces barrières mentales qui nous
empêchent de voir les désavantages de nos méthodes et les lacunes dans nos
hypothèses. Le grand avantage de la science et de discussions telles que celle-ci
est que nous pouvons nous aider les uns les autres à supprimer ces barrières
mentales en prenant note de nos divergences et en nous livrant à de nouveaux
essais pour déterminer quelle direction et quelle idée est la meilleure ou la plus
proche de la vérité. Nous devons tous nous féliciter de la suppression de ces
obstacles mentaux, même si l’opération est un peu douloureuse dans le moment.
Les discussions libres et franches que nous venons d’avoir ouvrent la voie aux
expériences nécessaires pour éliminer les idées qui peuvent empêcher notre
progrès.
L’allocution de Mr Reading est applaudie par l'assistance; aprés quoi le
président léve la séance.
TROISIEME SEANCE
Jeudi 11 septembre 1952, 9.00—11.00 h.
Mr Hoffman (Allemagne) lit une communication préparée par le Dr J.
Sutor (Allemagne) sur: ,,La triangulation aérienne par mesures de distances sur
le cliché”. Cette contribution peut se résumer comme suit:
,Le développement de la photogrammétrie au cours des dix dernières
années est caractérisé par le fait qu’on s’efforce de maintenir aussi petites que
possible les inclinaisons du cliché aérien. Cette tendance rend de l'importance