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est vain de chercher à imposer à chacun une même méthode de contrôle. D'un
point de vue quelque peu philosophique, cela risque de stériliser la recherche de
nouvelles méthodes et par conséquent d’empêcher certains progrès, alors que
c'est bien évidemment le contraire que l’on s'est proposé. D'un point de vue
plus matériel, il m’est apparu qu’il serait très difficile d'obtenir de laboratoires
déjà équipés qu’ils renoncent à leurs méthodes habituelles, qu’ils les modifient
ou même simplement (les initiateurs du projet de Washington ont bien pris soin
d’insister sur ce point), qu’ils juxtaposent à leurs méthodes traditionnelles em
ployées pour leurs travaux de routine, la méthode recommandée par la S.I.P.
lorsqu’il s’agit de comparaisons destinées à être publiées. La constitution d’un
équipement réalisé à cette seule fin entraîne des dépenses qui peuvent à bon
droit paraître excessives. Et puis surtout, il est à craindre que l’on n’applique
mal une méthode que l’on n’utilise que rarement.
C’est en m’inspirant de la philosophie des essais internationaux d’aérochemine-
ment et de levés organisés entre 1952 et 1956 par la S.I.P. que je désire faire
une suggestion. Qu’est-ce qui caractérise en effet l’esprit de ces essais? On s’est
proposé de résoudre divers problèmes cartographiques (c’est la situation devant
laquelle se trouvent tout naturellement les responsables des destinées des divers
instituts géographiques) et on a laissé chacun libre d’opérer à sa guise, avec
les appareils dont il disposait et suivant les méthodes qu’il avait élaborées. On
applique bien, en effet, les procédés que l’on a soi-même imaginés, qui convien
nent aux possibilités des appareils et surtout, que l’on pratique à longueur
d’année. Quelles que soient les bonnes intentions que l’on ait, on n’applique
qu’avec plus ou moins de bonheur les méthodes d’autrui.
Dans cet esprit des essais internationaux, je suggérerai donc qu’une collabo
ration internationale soit établie de la façon suivante: un certain nombre de
laboratoires internationaux, nationaux ou privés échangeraient volontairement
entre eux des objectifs et des chambres de prise de vues qu’ils contrôleraient
suivant les méthodes propres à chacun d’eux. Les résultats obtenus seraient
publiés par les soins de la Commission I. Ils permettraient de se faire une
opinion, non seulement sur les performances de ces objectifs et de ces chambres,
mais aussi sur les diverses méthodes de contrôle mises en oeuvre. De tels essais,
qui n’exigeraient que la mise en circulation d’un nombre restreint d’appareils
seraient moins coûteux et sans doute, plus concluants, que ceux qui exigeraient
la réalisation, dans chaque laboratoire, d’un équipement nouveau et utilisé seule
ment de temps à autre. Seuls des objectifs, montés ou non sur leurs cônes,
seraient échangés, à l’exclusion, en principe du moins, de matériels complets.
Pour des raisons évidentes d’économie et aussi parce qu’il est bien difficile de
faire fonctionner en vol des appareils de prise de vues mal connus de l’utilisateur
occasionnel, il ne serait procédé qu’à des essais de laboratoire. Il serait très
désirable cependant que les résultats de ces opérations de laboratoire puissent
être confirmés ... ou infirmés par des essais en vol.
J’ai eu l'occasion de suggérer cette solution à mes collègues anglais lors de
la réunion de la British Photogrammetric Society le 28 février dernier, un peu
à l'improviste et tout à fait à titre personnel. Je puis la présenter aujourd’hui
comme ayant l’agrément de l'Institut Géographique National et de la délégation
française à ce Congrès.
J’ai dit, au début de ce trop long exposé, les mérites et la nécessité d’une mé
thode type, recommandée par la S.I.P. et proposée comme exemple. Les orateurs
qui vont se succéder à la tribune vous diront dans quel sens il convient, selon
eux, d’améliorer le projet adopté à cette fin au Congrès de Washington.
At the opening of this first meeting, the Chairman reealls the activities of Commission I, which
allowed for the publication of an international report before the Congress, thanks numerous
lecturers who hâve volunteered to speak at the Congress meetings of Commission I. Several
laboratories hâve experimented the draft standards for test methods of cameras and lenses, which
were provisionally adopted at Washington in 1952, and exchanged information. M. Cruset, after
pointing out the usefulness of sueh test methods, cornes to the conclusion — following numerous
conversations and exchange of correspondence with experts, that uniform test methods could and