En commémoration de Dr. h. c. Eduard Dolezal.
Te-Lou Tchang
Le Président de notre société m’a prié, à l’occasion de l’ouverture de ce congrès, de vous dire
quelques mots en mémoire de notre regretté président d’honneur. C’est pour moi un grand
honneur d’évoquer dans cette assemblée le souvenir de ce collègue si distingué, mon cher ami
Dolezal.
Dolezal nacquit le 2 mars 1862, fils d’un tisserand de Mährisch-Budwitz. En 1876 son père
perdit sa maison et sa propriété et s’installa avec sa famille à Vienne, où il trouva du travail dans
une fabrique de soie. Mais, par cette infortune, le bon Dieu donna à une personne exceptionellement
douée la possibilité de recevoir une bonne éducation. A quatorze ans Dolezal entra au lycée,
devant donner des leçons particulières pour contribuer à son entretien. Ensuite il passa une année
et demie dans une école normale primaire, qu’il quitta, convaincu que le métier d’instituteur ne
pourrait satisfaire à ses aspirations. Il retourna au lycée et passa en 1884 son baccalauréat avec
distinction. Il s’inscrit à l’Ecole Supérieure Technique de Vienne, en vue de devenir professeur
en mathématiques dans une école secondaire. Il fréquentait aussi les cours de mécanique, physique,
géométrie appliquée, géodésie et astronomie. Son enthousiasme et son talent pédagogique
attirèrent bientôt l’attention de ses maîtres, surtout du Professeur en géométrie appliquée Schell.
Grâce à la bienveillance de celui-ci, Dolezal fut nommé d’abord assistant, puis professeur à l’école
technique nouvellement fondée à Sarajevo. Schell suivait avec intérêt les nombreuses oeuvres
scientifiques de son protégé, qui furent orientées surtout vers la mathématique et la photogrammé-
trie. En 1895 il lui offrit un poste de constructeur à l’Ecole Supérieure Technique, et Dolezal
l’accepta, bien que cela lui coûtât son poste de professeur et la moitié de ses revenus. Quatre ans
plus tard il fut nommé professeur de géométrie pure et appliquée à l’Académie Technique de
Leoben. Au cours des années suivantes il déployait une activité intense, publiant ses manuels et
livres d’instruction bien connus et ses tableaux logarithmiques. Le premier octobre 1905 il fut
appelé à succéder Schell à l’Ecole Supérieure Technique de Vienne. Après vingt-cinq ans de service
il prit sa retraite en 1930, sa santé gravement affectée par sa dévotion incessante au travail. Il
fut un des professeurs les plus aimés, pour ses qualités humaines aussi bien que pour la clarté
d’esprit et le vif tempérament qu’il révélait dans ses conférences. Le contact étroit qu’il maintenait
avec les principaux praticiens lui permettait d'adapter l’enseignement aux besoins pratiques. Il joua
le rôle le plus important dans la réforme des écoles techniques autrichiennes, et c’est grâce à lui
qu’une section d’arpentage fut créée en 1924. Il fut aussi la figure principale dans les travaux de
l’Etat dans ce domaine après la première guerre, et de 1907 jusqu’à sa mort il était rédacteur
de la »Österreichische Zeitschrift für Vermessungswesen».
Dolezal fut honoré de nombreuses distinctions, dans son pays et à l’étranger. Il était membre de
l’Académie Autrichienne des Sciences et membre correspondant de plusieurs Académies étrangères.
Quatre universités lui décernèrent le doctorat honoris causa, et l’Ecole Supérieure Technique de
Vienne, dont il était recteur en 1908—09 l’élut comme premier Sénateur d’Honneur.
Et voici un bref aperçu des activités de Dolezal en photogrammétrie. Au temps où il était
constructeur à l’Ecole Technique il tenait des cours et des conférences sur ce sujet, et construisit
un photothéodolite. Il était convaincu de l’avenir de la photogrammétrie, et en effet il régnait une
activité intense dans ce domaine à Vienne au moment où il fut nommé professeur. En 1907 la
»Österreichische Gesellschaft für Photogrammetrie» fut créée sous sa présidence. Il resta président,
en conséquence d’élection unanime, jusqu’à sa mort, à l’exception de la période du 17 juin 1938
au 21 mars 1948, lorsque la société autrichienne était incorporée dans la société allemande. Il était
aussi rédacteur des Archives Internationales de la Photogrammétrie, publiées en quatre langues.
Six tomes parurent entre 1908 et 1923.
En 1910 Dolezal entreprit la fondation de la Société Internationale de Photogrammétrie. Celle-ci
n’était pas internationale au sens moderne du terme, mais plutôt une extension de la Société
Autrichienne vers les autres pays. Jusqu’en 1926 seuls l’Autriche, l’Allemagne, la Norvège, le
Danemark et la Suède adhéraient à cette société. La vraie fondation de notre société internationale
eut lieu en 1930 à l’Ecole Supérieure de la Technologie de Zurich, et à partir de ce temps Doleèal
était son président d’honneur.
Dolezal est mort le 7 juillet 1955 à Baden: il a été enterré là, au cimetière Helenenfriedhof. Au
nom de Monsieur Mogensen, Président de la Société Internationale de Photogrammetrie, Monsieur
Neumaier a prononcé un discours exprimant la gratitude de notre société.
A cette occasion la Société Internationale de Photogrammétrie remercie une fois de plus son feu
Président d’Honneur, le Professeur Eduard Doleèal, de tout ce qu’il a fait, au cours de sa longue
vie, pour la science, en particulier pour la photogrammétrie.
The next speaker was Dr. Te-Lou Tchang, Head of the Section for Carto-
graphy, United Nations.
Mr. President, Excellencies, Ladies and Gentlemen.
On behalf of the Secretary General of the United Nations I wish to thank the
Government of Sweden and the International Society of Photogrammetry for
the kind invitation extended to the United Nations. It is a great privilège and
honour for me to address this Congress on the subject of cartography in eco
nomic and social development. Obvionslv, there is no need for me to praise, once
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