3. Intervention des instruments d’optique.
Dans le style direct qui lui est propre, V. RONCHI pose la question suivante, comme titre
d'un autre article: « La lunette rapproche-t-elle, ou agrandit-elle ? » (11). Et la réponse est :
pas plus l'un que l'autre. La lunette augmente le diamétre apparent des objets; l'image « vue »
d'un objet plan, par exemple, est une certaine section dans un cône. Où cette section est-elle
localisée dans l'espace ? On ne peut pas trancher la question. En somme, chacun voit cette
image à sa façon, — et de toute manière, jamais à l’infini. L'interprétation est évidemment
beaucoup améliorée en vision binoculaire, mais, comme il a été rappelé au début, la géométrie
seule ne peut déterminer la localisation du « fantasma ».
Pour étudier l’intervention des instruments, nous devons préciser la notion d'image et,
encore une fois, éviter de confondre des notions complètement distinctes. L'instrument (lunette,
microscope, ou autre) fournit d’un objet extérieur une image que V. RONCHI appelle éthéréenne;
c’est un lieu de points où l’énergie rayonnée par l’objet est concentrée, mais dont l’observation
directe est généralement impossible. Nous la remplaçons, dans les théories, par une image
géométrique, qui en est une représentation mathématique, résultant d'hypothéses plus ou moins
simpliticatrices. D'autre part, nous pouvons révéler l'image, soit par l'observation visuelle
(c'est alors un «fantasma» comme au n? 2 ci-dessus), soit par la photographie, ou par
enregistrement photoélectrique : c'est l'image révélée. Ces distinctions nous paraissent essen-
tielles.
4. Vision binoculaire. — Essais de mathématisation.
La majeure partie de ce qui a été dit jusqu'ici s'applique aussi bien à la vision mono-
culaire qu'à la vision binoculaire. Portons maintenant plus spécialement notre attention sur
cette derniére.
Des questions telles que l'exagération apparente du relief seraient entiérement résolues si
le « modéle stéréoscopique » (qu'il faut concevoir comme « fantasma ») était bien localisé.
À première vue, l'utilisation des deux yeux fournit exactement cette localisation; on croit étre en
présence du probléme classique de géodésie, dit « de l'intersection ». Mais les distinctions que
nous avons appris à faire dans ce qui précéde nous mettent maintenant en garde contre cette
géométrisation trop sommaire, et nous ne nous étonnerons plus des paradoxes auxquels elle
conduit.
D'accord, dira-t-on. Le modèle n’est pas là où la géométrie voudrait qu’il fût. Il n’en
est pas moins à un emplacement bien déterminé, fonction sans doute de l’observateur, et de
toutes sortes de facteurs qu’on peut se proposer d’étudier par l’expérience. On pourrait donc
postuler l’existence d’une relation fonctionnelle entre l’espace réel et l'espace visuel. Les
facteurs dont il faut tenir compte se traduiraient, dans l’expression de la correspondance
entre les deux espaces, par un certain nombre de paramètres, Nous avons adopté cette façon
de voir dans (1), et des chercheurs plus qualifiés se sont engagés dans la même voie.
N. GÜNTHER, spécialiste de l’optique appliquée à la télémétrie, conduit ses travaux dans
le même esprit (14), en ce sens qu’il cherche également à établir une correspondance fonc-
tionnelle. En accord avec ce qui précède, il distingue l’espace physique (Gesichtsraum) et
l’espace visuel ou psychologique (Sehraum), la correspondance entre les deux étant établie
par l'information (physiologique). Il introduit la distance réelle E d'un objet, sa distance
16
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