Commission IV Invited paper 185
L'évolution récente des méthodes de levé
des cartes à petites échelles
par l'ingénieur géographe M. BAUSSART.
La mise en valeur d'un territoire en suppose connus tous les aspects géographiques;
le support indispensable à l'inventaire des ressources est une carte topographique d'en-
semble. Or, la plupart des régions dont l'intérét économique s'est révélé récemment ne
possédent aucun levé régulier et leur développement exige l'établissement rapide d'une
carte générale à petite échelle, en appelant ainsi, par convention, toute carte dont l'échelle
est égale ou inférieure au 1/50.000.
Le probléme qui se pose est donc de dresser une telle carte directement, c'est-à-dire
sans opérer par simple généralisation de cartes à grande échelle, procédé classique pour
les pays dont le développement économique est déjà ancien, mais inconcevable pour les
territoires neufs parce que beaucoup trop lent eu égard aux urgences, et trop onéreux.
Dans les cas qui nous occupent, il faut au contraire, dans les délais les plus courts et
avec des moyens souvent limités, doter l’ensemble du pays d’une documentation carto-
graphique qui permette d’en inventorier les ressources, en réservant, dans la première
phase du moins, les cartes plus détaillées aux seules regions où les exige l’essor écono-
mique. C’est de l’établissement, dans ces conditions, d’une carte générale à petite échelle
que traitera cet exposé.
Auparavant, il convient de préciser le problème. Les deux impératifs d’urgence et
d'économie conduisent à renoncer à l’établissement d’un réseau géodésique régulier et
d’un réseau dense de nivellement de précision, ce qui a pour effet de supprimer l’homo-
généité du canevas de base planimétrique et altimétrique; il est alors nécessaire que les
observations, devenues indépendantes, soient effectuées en des points suffisamment
éloignés pour que les erreurs relatives n’entrainent pas des difficultés ultérieures de
restitution. Exigence qui rejoint le souci d’un prix de revient faible: en effet, dans un
pays peu développé où la faible densité du réseau de voies de communication et la pré-
sence d’obstacles naturels rendent le parcours difficile, les travaux de terrain sont d’au-
tant plus onéreux que les emplacements des points à déterminer sont plus proches et
surtout imposés de façon plus stricte par les méthodes adoptées.
Le problème est ainsi d’établir un levé homogène, sans canevas géodésique, par res-
titution photogrammétrique à partir d’une densité très faible de points d’appui au sol,
l'emplacement de ces points n'étant pas fixé par des conditions trop rigoureuses.
Ce probléme est important et difficile: important en raison de l'étendue considérable
des surfaces non encore levées dans les différents continents, difficile en raison de l'ur-
gence des besoins et des exigences sur le prix de revient.
L'établissement de la carte par levé direct sur le terrain est exclu de cette étude; il
est trés lent et ne donne pas des résultats trés homogénes, en raison des interpolations
qu'il exige; il ne saurait d'ailleurs étre envisagé pour certains territoires de parcours
particulièrement difficile, tels que les régions polaires.
S'il fut longtemps la solution adoptée, c'est que les prises de vues à des échelles assez
petites posaient des problémes difficiles à résoudre. I] est en revanche significatif que des
progrès importants aient été réalisés, depuis quelques années seulement, dans la voie de la
restitution des cartes à petite échelle. Ces progrés ont été simultanés dans les trois domai-
nes de la prise de vues, de la détermination du canevas et de la restitution: il convient d'en
étudier les répercussions sur l'évolution des méthodes et le parti qu'on peut espérer en
tirer.
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