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ei ces mesures sont du domaine de techniques non photographiques, telles que le nivelle-
ment de précision,
La photogrammétrie peut cependant rendre des services et être utilisée avec succès
dans certains cas, où l'on souhaite obtenir la déformation de facon continue, et non seu-
lement en un certain nombre de points. C'est ainsi que le Service de Reconstruction des
Ponts a demandé le concours de l'l. G. N, à l'occasion des essais en charge du pont sus-
pendu deLa ROCHE BERNARD (Morbihan) pour étudier les variations de la forme d'équi-
libre des cábles sous l'action de diverses charges ; la précision demandée était de l'ordre
du centimétre; les déplacements prévus pouvant atteindre 90 cm environ à pleine
charge.
Les déplacements à mesurer se produisant dans un plan vertical, la méthode la
plus logique aurait consisté à disposer une série de chambres de prise de vues de facon
que leurs axes soient perpendiculaires à ce plan, à laisser ces chambres fixes pendant
toutes les opérations et à prendre avec chacune d'elles un cliché pour chaque charge dif-
férente et un cliché en l'absence de toute charge. Le dépouillement des mesures aurait
pu alors étre fait simplement au stéréocomparateur par des mesures différentielles de
coordonnées sur les clichés pris avec une méme chambre et associés successivement
avec le cliché témoin pris en l'absence de charge ; on aurait obtenu ainsi une mesure di-
recte des déplacements d!un point quelconque à l'échelle des clichés,
En réalité, la disposition des lieux et les emplacements possibles pour les cham-
bres ne permettaient pas d'employer cette méthode simple et précise. Pour placer les
chambres à une distance assez proche du plan des c&bles (50 mètres environ), il a fallu
donner aux axes de prise de vues des sites assez importants, et, pour certaines, une
obliquité de 30 grades environ par rapport à la position perpendiculaire au plan pour pou-
voir photographier la partie centrale du pont.
Dans ces conditions, l'exploitation ne pouvait plus se faire commodément au stéréo-
comparateur, On a employé le stéréotopographe Poivilliers, type B, en formant; avec
une base nulle, un modèle avec deux clichés successifs pris par la même chambre, par
annulation des parallaxes sur tous les points fixes situés dans le champ, et en orientant
correctement ce modèle, à l'aide de mesures d'angles horizontaux et verticaux faites
avec un théodolite occupant la même position que la chambre, Les déplacements sont
alors directement mesurables en tout point des câbles, à une échelle fixée par l'éloigne-
ment introduit sur l'appareil,en lisant la valeur des composantes de base Bx et By qu'il
faudrait introduire pour supprimer les parallaxes (horizontale et transversale) au point
examiné.
Par rapport à la méthode classique de détermination des déplacements par mesure
d'angles au théodolite faites de plusieurs stations fixes et calcul d'intersections, la mé-
thode photogrammétrique présente dans ce cas les caractéristiques suivantes :
- possibilité de mesurer le déplacement d'un point quelconque, au lieu de
se limiter à un petit nombre de points, c'est-à-dire pratiquement mesure continue
de la déformation;
- opérations sur le terrain beaucoup plus rapides, et ne iüécessitant pas l'implanta-
tion minutieuse d'un réseau de stations offrant toutes garanties de stabilité prolongée ; per-
sonnel d'exécution sur le terrain moins nombreux;
- par contre, dépouillement ultérieur plus long, surtout si l'on observe un grand
nombre de points, et naturellement précision nettement plus faible.
Dans les problémes de cette nature, l'emploi de la photogrammétrie est commode
pour obtenir la continuité de la déformation, mais si l'on désire le maximum de précision
possible, il est nécessaire d'appuyer les déterminations purement photogramm étriques
sur un certain nombre de points dont les déplacements sont déterminés avec une grande
précision par d'autres procédés, la photogrammétrie permettant alors de conserver pra-
tiquement cette précision sur un point quelconque.
aE an =